Dans un rapport publié cette semaine, l’Office parlementaire d’évaluation des choix technologiques et scientifiques critique l’objectif de réduire la part du nucléaire de 75 à 50 % d’ici 2025. Selon les rapporteurs Jean-Yves Le Déaut (PS) et Bruno Sido (UMP), cet objectif est trop ambitieux et risqué car il repose sur deux paris : la réduction de la consommation d’énergie et la baisse du coût des énergies renouvelables.
Si ces deux conditions n’étaient pas remplies (ce qui pour les rapporteurs est fort probable, par exemple en raison de la lenteur du renouvellement d’un parc immobilier très énergivore), la réduction de la part de l’atome dans le mix énergétique français risquerait de provoquer un choc énergétique, à savoir « réduction de croissance et pression sur les prix ».
Le rapport préconise plutôt un étalement de la réduction de la part du nucléaire sur une durée d’un siècle, de manière à laisser le temps aux nouvelles technologies d’arriver à maturité : « Les estimations, quant à la maturation des technologies de stockage d’énergie, indispensables à la stabilisation des énergies variables, obligent à considérer un calendrier s’étalant sur le siècle avec un début de retrait de la production nucléaire vers 2030, une réduction de l’équivalent de 50% des capacités de production actuelle vers 2050 et une cible de 30 à 40% de ces mêmes capacités vers 2100 ».
Jean-Yves Le Déaut et Bruno Sido suggèrent également d’accentuer les efforts dans le domaine de la recherche et de l’innovation énergétiques, et ils déplorent le fait que de nombreuses PME françaises innovantes soient contraintes d’être rachetées par des groupes étrangers, faute de soutien financier dans leur propre pays.