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SILO de Hugh Howey

Par Phooka @Phooka_Book


Silo de Hugh Howey


SILO de Hugh Howey
Editions Actes Sud
Collection Exofictions
23 euros560 pages


Présentation de l'éditeur:

Dans un futur indéterminé, des survivants vivent depuis plusieurs générations dans un immense silo creusé dans la terre, à l’abri d'une atmosphère devenue toxique. Seul un immense écran relayant les images filmées par des caméras les relie au monde extérieur. Lorsque cette société bannit l’un des siens, il est envoyé dehors, vers une mort certaine, et pourtant, tous sans exception vont, avant de mourir, nettoyer les capteurs des caméras. Pourquoi ? Une grande bouffée d’air (frais) dans la SF.
L'avis de Phooka:
Actes Sud lance une nouvelle collection nommée EXOFICTIONS dans laquelle nous devrions retrouver un de nos thèmes favoris: les lectures de l'imaginaire. Le premier roman à sortir sera de la SF, mais à priori il devrait aussi y avoir de la fantasy.Le premier roman publié est donc Silo, un roman à l'histoire atypique. D'abord publié sous forme d'une nouvelle, son succès a été tel que la nouvelle a été développée en roman pour être publié par un éditeur. A la base le scénario de Silo est très classique: un monde post apocalyptique, des humains enfermés et vivants en autarcie totale, La bulle dans laquelle vivent les humains, est un silo enterré de 144 étages, dont l'organisation est stratifiée. Tout au fond, les machines, celles qui produisent l'électricité indispensable à la survie et les pompes qui évitent que le Silo soit noyé. Un peu au dessus, les fermes hydroponiques, puis les fournitures, puis le DIT le département de l'informatique et des réseaux. Tout en haut, le pouvoir représenté par les deux personnes les plus influentes: le maire élu démocratiquement et le shérif.Pour se déplacer, des escaliers. des escaliers interminables quand il s'agit pour le shérif par exemple d'aller enquêter au niveau des machines. Trois jours de descente, encore plus pour remonter. Autant dire que ce trajet ne se fait pas souvent et surtout ne se fait que s'il y a une bonne raison.On comprend tout de suite le cloisonnement qui va exister dans ce silo, chacun va rester à son niveau et entretenir des relations avec ses pairs.Là dessus se rajoute la notion de "profondeur" et de statut social. Plus le niveau est élevé et plus le statut le sera lui aussi. Tout au fond, les mécaniciens bossent jour et nuit à faire fonctionner les machines dans le cambouis et la sueur, presque en haut le DIT utilise, voire même gaspille l'énergie si précieuse à faire tourner leurs serveurs pour des raisons qui échappent à tous. Un société très hiérarchisée, qui communique peu et dont le maintien dans l'ignorance arrange bien des choses ...Dans ce microcosme totalement fermé, certaines personnalités vont émerger, en particulier Juliette une mécano pressentie pour devenir le prochain shérif. Juliette ou comment passer du "tout au fond" à "tout en haut", un ascenseur ou plutôt un escalier social sans précédent et qui va susciter bien des jalousies et des questions.A travers ce roman, l'auteur représente la société et son cloisonnement actuel dans un contexte post-apo. Mais il crée aussi des personnages très fouillés et attachants, tels Juliette que l'on sent tiraillée entre son statut et celui qu'on lui propose. Une femme courageuse et indépendante, une femme qui va commencer à se poser beaucoup de questions. Et se poser des questions c'est commencer à désobéir non? D'ailleurs, des règles de vie très strictes sont imposées et si on y déroge, alors c'est le bannissement, dehors pour faire le nettoyage. Sortir c'est synonyme de mort immédiate alors les bannis sont équipés d'une combinaison qui va leur permettre de survivre quelques minutes, juste le temps de nettoyer les caméras extérieures qui permettent aux habitants du silo de voir le monde du dehors.Dès les premières pages, le lecteur est happé dans le récit. Au gré des marches, il découvre le silo et sa structure. La descente est lente, la montée l'est encore plus et on a le temps de tout observer pendant le parcours. Petit à petit, la conception du silo se dessine et on l'imagine parfaitement, on se retrouve dedans, piégé comme le sont tous les humains qui y vivent. Le temps s'y égrène lentement. Lentement comme mon rythme de lecture. Impossible pour moi de dévorer ce roman comme j'en ai l'habitude. J'ai eu cette impression de lenteur, y compris dans ma lecture. cette même lenteur que dans l'ascension interminable des escaliers. Et pourtant j'ai aimé ce monde, ses protagonistes, le récit, l'écriture. Il y manquait peut être un peu de rythme, mais bon on s'essouffle vite dans les escaliers alors il faut se reposer de la même façon qu'on repose le livre pour mieux s'y replonger plus tard. Peut-être que ce roman aurait gagné à être un poil plus court ? Peut être que le passage de l'état de nouvelle à celui de roman a créé ce sentiment de longueur ? Toujours est-il que malgré ce petit défaut, je me suis régalée avec Silo, ce récit va me poursuivre pendant un bon moment et je sais que je serai de ceux qui liront la suite sans aucun doute.Silo est un bon roman post-apo qui sait piéger ses lecteurs et qui se lit avec plaisir. Ce n'est pas u de ces romans que l'on dévore en deux soirées, mais il est plutôt de ceux que l'on savoure lentement pour notre plus grand plaisir. Avec une telle ouverture, on ne peut qu'attendre avec impatience les prochaines parutions de cette nouvelle collection Exofiction d'Actes Sud.
D'autres avis très éclairés chez: Lorkhan, Lune, Acro (à venir)
Et pour le challenge littérature de l'imaginaire 
SILO de Hugh Howey

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