Edmund Kemper, 2,10 m, 130 kg, un QI qui serait supérieur à celui d’Einstein et un CV qui fait frémir… Un monstre… Edmund Kemper est un tueur en série américain, un personnage de chair et d’os dont Marc Dugain s’est inspiré pour ce roman. Un roman dérangeant, puisqu’il relate en la romançant la vie de cet homme. Il a au moins 8 meurtres à son actif, en commençant par ceux de ses grands-parents et en terminant par celui de sa mère, dont il a joliment truffé la tête de fléchettes avant de la poser en décoration sur le rebord de la cheminée…
Marc Dugain met en scène Al Kenner, qui présente de très nombreuses similitudes avec Ed Kemper. Pauvre enfant traumatisé par le divorce de ses parents, par sa mère à moitié dingue. Jeune solitaire qui s’occupe en décapitant les animaux, aime les guillotines et tout ce qui est sanglant et violent. Il sera interné, puis libéré, ayant été décrété sain d’esprit. Il parcourra sa région à moto, sera refusé à l’armée et ressemblera –presque- à monsieur Toulemonde, à un homme normal, un voisin juste un peu distant. Sauf qu’il n’aime pas les hippies qui inondent le pays, ni les filles qui le prennent de haut, et encore moins celles qui lui rappellent sa mère…
L’auteur brosse le portrait de cet homme, mais à travers ce roman, c’est aussi celui de l’Amérique qui défile sous nos yeux. Une Amérique en pleine mutation, qui se cherche sans vraiment se trouver et dont la jeunesse est un peu paumée, tandis que les ainés tentent tant bien que mal de se remettre de la guerre du Vietnam. Un pays fascinant. Et à mon goût bien plus intéressant que ce serial killer qui n’est ni attachant ni terriblement angoissant et dont la personnalité m’a paru plutôt banale, même s’il tue bon nombre de ceux et celles qui se mettent sur son chemin. On l’aurait presque voulu plus méchant et sanguinaire… Ou alors c’est moi qui lis trop de thrillers…
Une déception pour cet auteur dont j'attendais beaucoup mieux.