Le début de ce roman est un régal. Chaque nouvelle tentative d’écriture de Marc m’a fait partir dans des fou-rires incontrôlables tant j’ai adoré voir se casser la figure les scènes d’amour stéréotypées au possible qu’il aligne les unes après les autres. Quant à l’histoire d’Isabelle, elle est elle aussi cocasse et piquante à souhait. Ah, tu m’offres un Marc Mussaut? Essaye donc un John Fante! La lutte est acharnée, et l’issue du combat est aussi prévisible qu’hilarante. Le ton est donné: ce roman est écrit avec une plume bien pointue qui n’hésite pas à aller jusqu’au bout tant dans la niaiserie de l’un que dans l’intellectualisme abstrait de l’autre. La confrontation entre les extrêmes littéraires fait des étincelles et c’est réellement jouissif.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là: autour de Condie Raïs, Marc et Isabelle vont bien entendu se rencontrer. Car Marc a grand besoin d’être coaché: il ne veut pas écrire, il veut vendre! Autrement dit, il n’a rien compris à la littérature. Et si Isabelle pouvait lui réexpliquer quelques bases? Le duo part dans des aventures intellectuelles et matérielles aussi inattendues que tordantes pour un final explosif. Et là où c’est fort, c’est que, conformément à ce qu’il promeut, ce livre ne vous fournira pas les fins heureuses telles que vous les espérez dans un roman, et vous emmènera là où vous ne vous y attendez pas. Susceptibles s’abstenir néanmoins: le livre ne fait aucune concession à la littérature dite commerciale et ses adeptes. A prendre donc avec une bonne dose de second degré, quel que soit votre camp!
La note de Mélu:
Excellent et incisif.
Un mot sur l’auteur: Condie Raïs est une auteure française qui partage son temps entre ses livres, le vin blanc australien et ses chats siamois. Plus d’infos sur sa page facebook. D’autres de ses livres sur Ma Bouquinerie: