Le CAE (cae-note009 a produit un rapport sur la taxation du logement, qui a été très bizarrement bien repris par les journaux.
On comprend tout de suite qu’il s’agit d’un ballon d’essai bien promu, avant peut-être une annonce politique. L’idée est géniale, si vous n’avez pas de revenu, nous pouvons vous en inventer un, et après nous le taxerons.
Ce que propose Patrick Artus (qui travaille dans une banque comme économiste), c’est de considérer que les propriétaires bénéficient d’un "revenu implicite", puisqu’ils ne paient pas de loyer, et de taxer ce revenu ad hoc. Les propriétaires sont dénoncés comme immobilisés et improductifs, et le but est de subventionner plutôt "les gens qui prennent des risques".
On se demande parfois pourquoi la république paie si cher des gens qui vont apporter d’aussi mauvais conseils. Quelle catastrophe serait pour le pouvoir socialiste l’application d’une telle mesure.
C’est au minimum un suicide politique pour Hollande, car il faut bien comprendre que la majorité des propriétaires se sont saignés pour acheter, en se privant de beaucoup de choses. Ils ont travaillé plus, et ont souvent du accepter d’habiter loin de leur lieu de travail pour pouvoir acheter. Ils ont, en région parisienne, vu passer devant eux des bénéficiaires de hlm qui, bien souvent, leur sont passés devant parce qu’ils avaient la bonne carte politique, et ont bénéficié d’une véritable rente de situation, et d’une vie facilitée par leurs moindres temps de transport. La taxe enfants, liée à la baisse du quotient familial risque également de les toucher de plein fouet.
On comprend que les banques fassent du lobbying pour inciter les gens à acheter plus d’actions, et à contester des propriétaires qui ne sont plus rentables une fois l’emprunt remboursé. Par ailleurs, ces gens qui ont réalisé le seul vrai investissement utile pour leur retraite, ne sont plus ligotés par les emprunts, ce qui est vu comme immoral, même si des retraités doivent reprendre un emploi pour payer des charges et des impôts locaux en explosion.
Je propose beaucoup mieux, que l’on ne joue pas petit bras, et que l’on nationalise le logement, pour le redistribuer en fonction de la taille de famille et de l’adresse du travail : on permettra ainsi à la France de retrouver la compétitivité que le prix du logement lui ôte, et on rationalisera ainsi les transports dans nos grandes villes.