Le terme très savant de «sémiologie» fait peut-être ampoulé, mais il désigne quelque chose de très simple: une étude d’images.
Faire une sémiologie – une étude d’images n’est pas si simple. Il ne s’agit pas de réunir un fourre-tout de photos dans un fichier et de donner le tout à votre patron en lui souriant aimablement. Une sémiologie demande du temps, de la recherche, des cheveux qui se tirent et des maux de tête. Ça fait peur ? Allez, on vous explique comment faire.
Règle numéro 1 : établir une ligne directrice avant de chercher les images
Il y a des critères de sélection qui feront que votre image ne ressemblera pas à une autre image. Ces critères vous seront assez utiles pour vous rendre compte de la pertinence de votre entièreté graphique :
- Les éléments sont-ils fixes ou mobiles ?
- Quel est le jeu des personnages ?
- Quelles sont les caractéristiques physiques du visuel?
- Quel temps est représenté ?
- Comment s’articule la composition, la prise de vue ?
- Il y a-t-il référence à un genre, une mode, un style ?
- Quel est le point de vue exprimé dans l’image ?
On est bien d’accord que ces deux images là montrent la même chose (un cerveau) mais qu’elles n’iraient pas du tout ensemble dans un ensemble graphique :
Règle numéro 2 : ne vous contentez pas d’une seule proposition
Le champ graphique recèle de nombreuses possibilités de combinaison. Même si vous n’avez pas le temps, vous devez fournir des échappatoires à votre commanditaire de projet. Ne le coincez donc pas avec une proposition d’images fleuries sur fond blanc : proposez-lui un champ en noir et blanc ou une sémio axée sur l’humain.
La best practice : faire trois propositions de combinaisons différentes d’image. On ne parle pas ici de changement radical, mais utilisez la question des points de vue, de jeu des personnages pour trouver les bonnes combinaisons.
Règle numéro 3 : choisissez des images pour vos cibles
C’est évident, me direz-vous, mais lorsque vous choisissez vos images, vous avez tendance à vous laisser emporter. Un beau chaton, un bébé qui sourit, une maman qui taille sa lavande … Vous vous perdez dans les méandres graphiques et vous en oubliez votre but : vous devez vendre à une cible précise.
Le choix des images se fait donc aussi du point de vue du client : vous n’irez pas mettre des bébés bricoleurs sur un blog expert de techniciens chauffagistes. Ils ne recherchent pas ça.
Règle numéro 4 : ne rien acheter avant le bàt.
C’est une erreur assez fréquente. La mission vous est donnée de créer un nouvel ensemble d’images, vous allez sur des sites comme shutterstock, fotolia, 123RF et vous achetez les images, préférablement en HD (1920×1080, sinon ce n’est pas drôle).Autant dire que l’argent part assez vite dans des manipulations pareilles, surtout s’il vous faut réunir plus de vingt images.
Et là, votre patron vous signifie qu’il aime bien « cette image-là » et que les dix-neuf autres peuvent aller à la poubelle. Pour éviter cet énervement : quand vous faites une recherche d’image, faites toujours une capture d’écran ou enregistrez l’image avec filigrane pour la proposer à accord .Vous pourrez la télécharger (et la payer) par la suite avec certitude.
Rappelez-vous d’une chose, aussi : l’image ne peut pas être votre seul levier de « contenu ». Appâter le chaland avec une gonze à moitié nue ne le fera pas lire du Goethe .