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50e édition des courses aériennes de Reno

Publié le 12 septembre 2013 par Toulouseweb
Ť Gentlemen, you have a race! ť.
Au moment oů ces lignes sont écrites, dans quelques heures, ce fameux Radio-Call, lancé pour la premičre fois par un certain Robert A. Ť Bob ť Hoover depuis son Mustang Ť Ole Yeller ť jaune, retentira dans les écouteurs… Et pour la cinquantičme fois, des hommes prendront le départ de la course de pylônes la plus célčbre au monde.
Les pilotes de la catégorie Ť Biplans ť connaîtront leurs premičres sensations de course, ceux de la Ť Formule 1 ť prendront les trajectoires les plus fines afin d’obtenir la meilleure vitesse de pointe sur des machines affűtées comme des lames de rasoir ; soit 215 nœuds (400 km/h) et ce, en dépit de moteurs Continental 0-200, limités ŕ 100 cv. En catégorie Ť Sport ť, les concurrents rivaliseront d’ingéniosité pour tirer la plus subtile quintessence d’avions oů fibre de carbone et matériaux composites prédominent et ŕ l’aérodynamique ultra-léchée. Ceux de la catégorie Ť AT-6 ť, ne pouvant pas s’appuyer sur la différence que feraient leurs machines – puisque toutes identiques – tâcheront de se démarquer grâce ŕ la finesse de leur pilotage. La série Ť Jet ť donnera un avant-goűt des plus hautes vitesses et enfin, les concurrents de la catégorie Ť Unlimited ť feront rugir les quelques 1 700 cv des Merlin V-12 et Pratt & Whitney pour faire accélérer leurs Bearcat F8F et autres P-51 Mustang, jusqu’ŕ des vitesses de l’ordre de 450 nœuds (830 km/h)… des performances délirantes pour de telles machines !
Définitivement, tel que scandé sur le site internet officiel, participer aux courses de Reno, c’est pratiquer LE sport mécanique le plus rapide au monde (The World’s Fastest Motorsport).
Si l’Ť Unlimited ť est de loin la catégorie la plus impressionnante, les autres n’en sont pas moins intéressantes. D’ailleurs, en 2011, l’équipe Française Ť Big Frog ť ŕ bord d’un Nemesis NXT ŕ motorisation diesel, gagnait sa manche qualificative en catégorie Ť Sport ť avec une vitesse de pointe de prčs de 570 km/h. L’avion français aurait peut-ętre fini sur le podium, si la compétition n’avait pas été proprement annulée suite ŕ un terrible crash, le 16 septembre :
Rappelons que lors d’une course en Ť Unlimited ť, le P-51 Mustang Ť Galloping Ghost ť de Jimmy Leeward, alors en troisičme position, se cabra trčs violemment, suite ŕ la rupture d’un compensateur. Son appareil, alors engagé dans une boucle incontrôlable et meurtričre, retomba et se pulvérisa ŕ quelques mčtres du public. Outre le décčs de Leeward, l’accident fit 9 morts et 69 blessés parmi les spectateurs.
Le NTSB estima le facteur de charge ŕ 17G au moment du cabré, et męme s’il n’avait pas perdu instantanément connaissance, le pilote, écrasé par son propre poids, n’aurait pas pu bouger le moindre pouce. D’ailleurs, fin aoűt 2012, le NTSB précisa qu’aucun ętre humain n’aurait pu résister ŕ une telle accélération…
Deux ans aprčs ce drame, qu’en est-il de la sécurité ŕ Reno ? A-t-elle évolué ?
Et bien oui ! La réglementation a bel et bien changé, notamment avec ŕ la nomination en février 2012, d’un nouveau directeur de la Sécurité, Michael Stollings. Ainsi, désormais :
— Les possibilités de modifications des avions en catégorie Ť unlimited ť sont… limitées.
— Avant les vols, l’inspection des avions par des officiels, est bien plus stricte.
— Certains virages ont été modifiés, pour réduire le nombre de G encaissés.
— Les pilotes doivent préalablement et impérativement subir des tests de résistance aux G.
— Les pilotes âgés sont particuličrement suivis et ce, malgré le fait que le NTSB, encore une fois, a reconnu que l’âge de Leeward (74 ans), n’était pas ŕ remettre en cause, puisque męme le plus robuste des pilotes de voltige ou de chasse aurait été assommé par le facteur de charge.
— Une nouvelle assurance de 100 millions de dollars est prévue pour indemniser les victimes et leurs familles, en cas de nouvel accident.
— Enfin et surtout, sans trop en faire, les tribunes des spectateurs ont été reculées de quelques dizaines de mčtres car avant l’accident, elles étaient franchement au contact des avions.
Ainsi, aux États-Unis, pays de la politique du Ť show must go on ť, pays oů le plaisir du spectateur passe avant tout, les mentalités relatives ŕ la sécurité des courses aériennes sembleraient avoir évolué dans le bon sens : c’est-ŕ-dire, pas au détriment du spectacle.
Voilŕ un modčle que les administrations française et européenne devraient suivre…
Concluons sur un autre radio-call, bien célčbre ŕ Reno : Ť End of the race… ť
Bastien Otelli – AeroMorning

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