L'UMP est-elle à ce point en vrac ?
Fillon incapable de différencier la gauche du Front National, Sarkozy "ému" du succès du Sarkothon, Guaino qui bouge encore, Juppé qui donne des leçons, le centre-droit qui se reconstruit. Décidément, le paysage politique à droite est encore à jachère.
Fillon, acculé.
L'ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy accumule les bourdes. Après le reportage photographique dans Paris Match devant son château sarthois, le voici incapable d'une consigne de vote claire en cas de duel FN-PS au second tour.
Il a "suscité le trouble", commente sobrement le Figaro, ce lundi 9 septembre. Dimanche, la veille, sur iTélé, il avait suggérer à aux sympathisants et électeurs de l'UMP de "voter pour le moins sectaire" des deux candidats en cas de duel FN/PS au second tour d'une prochaine municipale. Luc Chatel, l'un des fidèles seconds du rival Copé a esquivé le sujet d'une pirouette ("Aujourd'hui, le FN est l'allié du PS, il a rendu possible l'élection de François Hollande").
Henri Guaino, ancien soutier de Sarkofrance, a désavoué un homme qu'il n'apprécie guère: "On ne peut pas être entre deux chaises. On ne peut pas dire ‘pas
d'accord, pas d'alliance et pas de front républicain' et, d'un autre
côté, expliquer qu'on votera pour le moins sectaire".
"Je ne mets pas le Parti socialiste et le Front national sur le même plan", a claqué Alain Juppé. Fillon sombre, ses proches sont troublés ou masquent. Benoist Apparu tente de faire croire que la langue de Fillon avait fourché. Eric Ciotti nous déclare que rien n'a changé.
Sarkozy, "reconnaissant" par le Sarkothon
Le Sarkothon s'est terminé avec succès, 10,6 millions d'euros récoltés. Ces promesses de dons sont défiscalisées, c'est-à-dire payées par les contribuables, à hauteur de 7 millions. Sarkozy peut nous remercier. On ne le savait pas si chiche.
Car rappelons-le, tout cela provient de sa fraude électorale, sanctionnée par le Conseil Constitutionnel en juin dernier. Une sanction que l'UMP dirigée par Jean-François Copé a préféré prendre à sa charge, malgré des finances déjà déplorables. Au final, l'UMP y serait quand même de sa "poche" pour 400.000 euros, à en croire Jean-François Copé.
Mais cette affaire ne s'arrête pas. Début juillet, François Fillon - encore lui - s'était ému de certaines dépenses de l'UMP, comme des contrats avec des agences de communication ou des traitements versés à des collaborateurs qui ne travaillaient pourtant pas pour le parti d'après l'ancien premier ministre.
Le boomerang lui est revenu en pleine figure, après l'été. Mercredi 11 septembre, les services de Copé font fuiter dans la presse - l'Express en l'occurrence - qu'ils ont préparé une "petite note" qui recense les "avantages financiers" de Fillon à l'UMP entre 2005-2007, puis entre 2007-2012
Sarkozy, ses affaires sinon rien.
Un nouveau livre, quelques longues pages dans la dernière édition de Marianne. Finalement, le feuilleton Sarkozy/Kadhafi est loin d'être terminé.
L'enquête est longue. D'ailleurs, on ne sait pas vraiment qui la conduit, ni quel est son cadre.
Mais les témoignages s'accumulent. D'autres faits, aussi.
Ainsi trois chevilles ouvrières des tractations intervenues entre Sarkozy et le régime Kadhafi quand le premier n'était qu'un ministre de l'intérieur qui cherchait à vendre de l'équipement militaire au second, sont désormais "inquiétés" par la justice française.
Claude Guéant a eu quelque difficulté à expliquer comment il avait pu vendre pour 500.000 euros deux croutes qui n'en valaient pas la moitié. Boris Boillon, ancien proche de Kadhafi ET conseiller de Nicolas Sarkozy avant d'être nommé ambassadeur en Tunisie en 2011, a été arrêté en tongs avec 350.000 euros en liquide à Paris. Et Ziad Takkiedine, ancien intermédiaire des réseaux sarkozystes, est sous le coup de plusieurs mises en examens pour d'autres affaires.
Bref.
[NDR: le spectacle désolant d'une recomposition républicaine qui ne vient pas, à droite, devrait inquiéter plus d'un démocrate. ]