Ma rage était-elle un mal pour un bien? Il faut croire que oui. Je m'étais juré de ne plus jamais remettre les pieds dans ce boulot où un seul pervers - un seul mais assisté de moutons de Panurge qui tremblaient dans leur slip - avait réussi à me détruire. Je m'étais juré que, quoi qu'il arrive, en septembre, j'aurais enfin le boulot de ma vie. Celui après lequel je cours depuis des années. L'aboutissement de mon projet professionnel.
Il y a deux mois encore, ce n'était pas gagné : je ne croyais plus en moi, je n'arrêtais pas d'essuyer des refus, pas un seul entretien. Rien. Nada. Le vide inter-sidéral. J'étais là, au bord du gouffre, à essayer de m'accrocher à quelque chose sans savoir si c'était vraiment solide ou pas. Et puis, j'ai réussi. Voilà, c'est le mot. Réussi. A trouver le bon job, à augmenter mon salaire, et surtout, à obtenir cette putain de reconnaissance. Une vraie professionnelle dans mon secteur. Voilà, c'est acté. Je me dis que j'ai peut-être eu raison, pour une fois, d'être orgueilleuse et égoïste et de ne penser qu'à "Moi". Mon entourage en a bavé, cela ne s'est pas fait sans douleur. Mais c'est fait. JE l'ai fait. Alors, pour une fois, je vais me laisser aller à un petit moment d'auto-satisfaction et de jubilation histoire de me venger de ce connard et de tous ses sbires qui m'ont planté des couteaux dans le dos, de toutes ces personnes bien-pensantes qui n'ont pas cru en moi et qui n'ont pas cessé de me décourager pendant ces longs mois. Une fois, une seule fois et je n'en parlerai plus. JE LES AI TOUS NIQUÉS!!!!Ça va tout de suite mieux.
crédit photo : We heart it