Cette rentrée s’annonce sous les meilleurs auspices, puisque bon nombre de groupes connus et reconnus publient leurs nouveaux opus, et on ne peut que s’en réjouir. Au menu du jour, le dernier bébé de Peter Doherty & Co.
Le son est le même, composition de Doherty reconnaissable entre mille, cet album apparait au premier album comme beaucoup plus lumineux que le précédent, à l’instar de la pochette colorée (mais pas la plus belle de l’année, au contraire).
Un album relativement long et dense (16 chansons pour 55 minutes) qui, dès la première écoute, semble relativement cohérent, pas exubérant. On est dans du rock, donc pas de fioritures dans les arrangements, mis à part quelques cuivres par moment, rien de très fou. Les mélodies sont toujours aussi agréables, il faut dire que le bonhomme a un certain talent (et un talent certain) dans le domaine.
Peut-être que parce que tous ces groupes, finalement, on les connaît parfois trop bien, on s’attend un peu au résultat que l’on obtient. Pas de grande surprise ici. Un bon album, qui sent le Doherty (Libertines et solo) à trois kilomètres, mais sans plus. Ça se laisse écouter, mais ce n’est pas réellement marquant, même si certaines chansons se démarquent de l’ensemble. Cela ravira les fans, intéressera quelques non-initiés, mais les canards à trois pattes en ressortiront indemnes. Juste de la Pop-rock anglaise comme on a l’habitude d’en entendre (même si on trouve par ci, par là, des accents américains, jamaïcains, …). Peut-être que justement, cette masse de chansons (seize au total), nous fais nous perdre dans l’album, car pour arriver à retenir les chansons, cela va demander un peu de temps, si tenté qu’elles soient assez marquantes pour être retenues.
Ce qui me frappe, si je puis dire, c’est que l’album se scinde en deux : la première moitié paraît plus légère, plus propice aux singles, et finalement, moins intéressante. Punk, pop 90′s, rock, ska, tout y passe. Même les pianos de Lousiane sont présents ! On se dit que le père Doherty a fait feu de tout bois. Certaines essences sont même assez indigestes, comme ce reggae/ska qu’est Dr. No qu’on aurait volontiers laissé quelques décennies derrière nous. Mais dès que l’on bascule dans la seconde moitié de l’album, on est davantage dans des mélodies mélancoliques, des petites ritournelles (Cuckoo). On a là un aspect plus personnel de leur musique, proche de ce que nous offre Doherty en solo. Le tempo se ralentit sur Mindfield, qui semble être une des chansons qui ressort de cet album. Sorte d’urgence sur The Very Last Boy Alive, qui aboutit sur une sorte de chanson de fin de soirée, celle qu’on joue quand tout le monde, y compris nous-même, commence à voir double ou triple pour les plus aguerris. La fin qu’on attendait, en somme.
Si on ne devait retenir que cinq titres sur cet album, ce seraient sans doute :
- Nothing Comes To Nothing pour son côté très british et sa mélodie pop qui colle le sourire aux lèvres,
- Seven Shades pour son refrain un peu … Blur (ceci n’engage que moi. Ralentis le tempo, et tu verras de quoi je parle. Et même qu’il dit "girls and boys", hé hé … ). D’ailleurs, des fois, la voix de Doherty, eh bah même qu’on dirait ce bon vieux Damon !
- Minefield pour sa lourdeur, et ce leitmotiv "my mind is on the run" (comprenez "mon esprit se fait la malle") qui décrit parfaitement l’atmosphère de la chanson,
- Cuckoo, pour son cuckoo,
- Stranger On My Own Skin pour l’apparition mystérieuse des orgues qui pourtant collent parfaitement à l’esprit de la chanson, et son final qui décolle … un peu.