Lesparre : des permanences pour guérir de l’alcoolisme
Le mouvement Vie libre est présent à Lesparre depuis de nombreuses années. Aujourd’hui, des abstinents en organisent eux-mêmes les permanences
Lundi dernier, le groupe accueillait Anne Fontaine (à côté de M. Kancel) qui est sur le point d’obtenir sa carte rose. (Sylvaine Dubost)
Quand on est un mouvement national reconnu d’utilité publique, d’éducation populaire et d’organisme de formation, comme l’est Vie libre, et implanté sur une commune comme celle de Lesparre, il est normal qu’on fasse parler de soi. Michèle Cazeaux, la référente de Vie libre de l’antenne du Sud-Médoc, a donc profité du premier lundi de septembre pour présenter les permanences qu’elle anime avec deux autres personnes, Florence Castaing et Éric Kancel.
Si Mme Cazeaux et M. Kancel sont des « buveurs guéris », Mme Castaing est l’épouse d’un de ces malades alcooliques guéris.
Les bénévoles rencontrés, lundi dernier, sont unanimes : « Leur cellule de soutien des malades et de leurs entourages est primordiale pour assurer la pérennité de l’abstinence. » Celle-ci, au sein du mouvement Vie libre, est d’ailleurs récompensée au bout de six mois par la délivrance d’une carte rose, véritable sésame pour une vie meilleure, à la fois pour le malade alcoolique lui-même que pour sa famille.
Michèle Cazeaux se présente comme la « preuve vivante qu’il y a bien une vie après l’alcool ». La buveuse guérie confie être greffée du foie et doit sa survie, en partie, au mouvement qu’elle représente aujourd’hui, avec conviction.
L’activité des bénévoles ne s’arrête pas à la tenue de permanences (voir encadré) à Lesparre et à Soulac, mais aussi à la visite de malades alcooliques hospitalisés à Clinique mutualiste de Lesparre ou bien des visites à domicile.
« Le plus difficile, confie Michèle Cazeaux, est de faire venir les malades auprès de nous. » Il faut que les médecins ou les familles aient assez de persuasion pour faire reconnaître aux malades l’intérêt des groupes de paroles motivés par « la soif de s’en sortir », le slogan même de Vie libre.
« À Lesparre, nous travaillons en liaison avec le docteur Stépani, de la clinique », détaille Michèle Cazeaux qui dit toucher environ 20 personnes sur Lesparre, notant que plus de femmes que d’hommes, entre 40 et 60 ans, viennent régulièrement à ces rencontres qui sont entièrement gratuites.
En arrivant dans l’une de ces permanences, le malade s’entend poser la question : « Comment allez- vous ou comment vas-tu ? » Selon qu’il souhaite ou non être tutoyé.
C’est à force d’expérience que Michèle Cazeaux et ses deux collègues doivent desceller dans les propos des visiteurs s’il y a eu consommation ou pas. « Il n’est pas question de faire le procès des malades mais de les aider à surmonter leur appréhension. À se débarrasser de ce fléau qu’est l’alcool, tout en sachant que la rechute est toujours possible. »
Le prochain temps fort de l’antenne est fixé le 21 septembre où un groupe de paroles réservé aux femmes est ouvert dès 14 heures.
Lesparre
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