La musique de Savon Tranchand est étonnante. Ils se réclament de l’énergie punk en jouant des mélodies fragiles. Ils crient leur amour de Berlin déguisés en militaires brésiliens ou en jeunes Chinois. On entend une guitare sommaire martyrisée et deux fous chanter comme on perce un mur, distribuant les coups de pieds tout à la fois dans les ruines du punk rock et de l’électro sauvageonne, des arts visuels et du happening. Si l‘on devait à tout prix placer Savon Tranchand sur une étagère, ils ne se trouveraient pas si mal à côté d’expérimentateurs rythmiques ou soniques comme Kraftwerk, Sonic Youth, D.A.F., Rita Mitsouko, Telex, et des artistes réfléchissant autant sur la mise en scène de leur musique que sur les harmonies (Klaus Nomi, David Bowie, Nina Hagen, Bérurier Noir, Métal Urbain…). On pourrait appeler ça de l’Art Rock, faute de mieux ? Savon et Tranchand préfèrent explorer que se conformer à une quelconque orthodoxie du rock n’roll, en dessinant, graphisant, jouant des spectacles… Selon SingSing, écouter et voir Savon Tranchand sur scène, c’est savoir ce que rire de ses cauchemars veut dire.
Savon Tranchand, résidents à Mains d’Oeuvres