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Unité Populaire, Salvador Allende: notre mémoire collective, ma mémoire de socialiste
Publié le 11 septembre 2013 par Micheltabanou
à Romain qui veille, à Jean-Luc et Patrice cette page de socialisme bien rouge
Mais surtout à ma fille Ophélie qui s'est bien nourrie de cette mémoire
Aujourd'hui c'est une journée anniversaire, tragique, en mémoire du 11 septembre 1973. Elle résonne encore en moi cette annonce sur Europe1 de l'attaque du Palais
de la Moneda où Salvador Allende venait de succomber sous l'assaut des militaires assassins. La brutalité, la bestialité fasciste épaulées par la CIA allait instaurer une dictature où
les Chicago Boys de Milton Friedman allèrent "travailler" au "miracle économique chilien". J'avais 20 ans et un militantisme socialiste de jeunesse fauché par la cruauté de cet évènement:
l'expérience de l'Unité Populaire et l'espoir d'un peuple brisés. Allait venir le temps des solidarités. Avec le MJS d'antan ou j'étais secrétaire, avec l'ami Jean-Marie Pernot son Premier
Secrétaire Nationnal, avec le regrettté Jean-Paul Murraciole Premier Secrétaire Fédéral du 94 nous établissions les premières têtes de pont pour recevoir les premers réfugiés politiques. Avec les
soutiens de Jean-Michel Rosenfeld, futur dir-cab de Pierre Mauroy, les amis du Ceres (Jean-François Collet accompagné déjà de Suzanne Collet ), avec Didier Motchane et Pierre
Guidoni. Nous avons bénéficié également du soutien logistique de Pierre Tabanou, Maire de l'Haÿ-les-Roses et de Jacques Carat à Cachan. Il me souvient sans difficulté tant cela est ancré dans ma
mémoire des premiers témoignages des companeros et tout particulièrement du jeune député du PS Chilien Salinas. Il me souvient de ma mère organisant des collectes, il me souvient d'un vieux marin
du port de Valparaiso. Il me souvient de ma cousine Annie Ruas qui me racontait son séjour à Santiago en coopération, sociologue et urbaniste qui remodelait le vivre ensemble des bidonvilles de
Santiago. Annie qui me contait son parcours de française impliquée dans le processus de l'Unité Populaire, l'amie des bouillonnants musiciens et qui s'en allait le soir écouter Victor
Jara...
Dans ce chaudron de toutes les expériences je faisais un apprentissage politique qui allait définitivement m'entraîner vers la résolution de ne pas céder aux
facilités de la complaisance, de résister. J'y ai forgé mon caractère, j'y ai trouvé une symbolique et un attachement pour ces damnés de la terre et une aversion pour le libéralisme ou la
tentation rosie d'un élargissement du socialisme. La rose doit garder ses épines.