Les semaines passées quand j’errais dans le parc de Marly ou les talus au bord de la ligne de chemin de fer, l’appareil photo au poing en quête d’insectes pour mon bestiaire numérique, harassé par les rayons du soleil, une mûre cueillie par-ci, par-là, me rafraîchissait agréablement le gosier, le temps d’une pause sucrée avant de reprendre ma course folle.
Cette année pourtant, j’ai l’impression qu’il n’y a pas beaucoup de mûres ou qu’elles peinent à parvenir à maturité, encore que septembre, leur mois, débute à peine. Je ne parle que pour ma région, bien évidemment. De tous les fruits qu’on peut rencontrer en chemin lors de promenades, c’est le plus sympathique pour moi. Quand on tombe sur un gros massif de mûriers plein de ces fruits noirs, la récolte gourmande est à la hauteur de l’effort à fournir pour s’en empiffrer.
Souvent au-delà d’un petit fossé, frontière entre le chemin et l’arbuste, il faut rester en équilibre et tendre le bras bien loin pour se saisir du fruit autorisé. Tentante gourmandise sucrée, elle se protège des intrus ravageurs par des ronces piquantes, autre obstacle à négocier avant de satisfaire son envie. Enfin, pour les plus couards dont je suis, les lieux sont souvent infestés d’araignées attendant leur heure au cœur de leur toile, filet blanchâtre comme une bâche tendue sur le butin convoité. La mûre se mérite.
Pourtant il y a mûre et mûre. La mûre est le fruit des mûriers (de la famille des Moracées) ou par analogie, celui des ronces buisson épineux très envahissant (de la famille des Rosacées), les deux fruits présentant un aspect et un goût très similaires. La mûre est un faux-fruit, composé de sortes de baies formées par le périanthe (ensemble des enveloppes protégeant les organes reproducteurs de la fleur) devenu charnu et portant un petit akène (fruit dont les parois sont distinctes de l’unique graine qu’il renferme et non le fils du chanteur de rap Akhenaton comme certains d’entre vous l’imaginaient peut-être) qui est le vrai fruit, et accolées les unes aux autres comme les fleurs sur l'épi.
C’est tuant de lire des phrases aussi longues et pleines de recoins comme celle-ci et en général j’essaie de vous éviter cet inconvénient mais il faut bien être précis et quand il y a des mots peu courants, si je ne vous les explique pas, je suis prêt à parier que vous n’irez pas ouvrir votre dictionnaire pour en savoir plus.
Tout cela pour dire, en résumé bien venu, qu’il existe des mûres provenant des mûriers et d’autres poussant sur les ronciers. Sur ce je vous quitte, la pluie semble s’éloigner et un soleil timide revenir, une sortie gourmande s’impose avant que d’autres n’aient la même idée et ne bouffent mes espérances… « cette chanson, je la reconnais ! c’est celle que nous chantions autrefois quand nous allions chercher des mûres le long des haies… » disait Claudel.
Les semaines passées quand j’errais dans le parc de Marly ou les talus au bord de la ligne de chemin de fer, l’appareil photo au poing en quête d’insectes pour mon bestiaire numérique, harassé par les rayons du soleil, une mûre cueillie par-ci, par-là, me rafraîchissait agréablement le gosier, le temps d’une pause sucrée avant de reprendre ma course folle.
Cette année pourtant, j’ai l’impression qu’il n’y a pas beaucoup de mûres ou qu’elles peinent à parvenir à maturité, encore que septembre, leur mois, débute à peine. Je ne parle que pour ma région, bien évidemment. De tous les fruits qu’on peut rencontrer en chemin lors de promenades, c’est le plus sympathique pour moi. Quand on tombe sur un gros massif de mûriers plein de ces fruits noirs, la récolte gourmande est à la hauteur de l’effort à fournir pour s’en empiffrer.
Souvent au-delà d’un petit fossé, frontière entre le chemin et l’arbuste, il faut rester en équilibre et tendre le bras bien loin pour se saisir du fruit autorisé. Tentante gourmandise sucrée, elle se protège des intrus ravageurs par des ronces piquantes, autre obstacle à négocier avant de satisfaire son envie. Enfin, pour les plus couards dont je suis, les lieux sont souvent infestés d’araignées attendant leur heure au cœur de leur toile, filet blanchâtre comme une bâche tendue sur le butin convoité. La mûre se mérite.
Pourtant il y a mûre et mûre. La mûre est le fruit des mûriers (de la famille des Moracées) ou par analogie, celui des ronces buisson épineux très envahissant (de la famille des Rosacées), les deux fruits présentant un aspect et un goût très similaires. La mûre est un faux-fruit, composé de sortes de baies formées par le périanthe (ensemble des enveloppes protégeant les organes reproducteurs de la fleur) devenu charnu et portant un petit akène (fruit dont les parois sont distinctes de l’unique graine qu’il renferme et non le fils du chanteur de rap Akhenaton comme certains d’entre vous l’imaginaient peut-être) qui est le vrai fruit, et accolées les unes aux autres comme les fleurs sur l'épi.
C’est tuant de lire des phrases aussi longues et pleines de recoins comme celle-ci et en général j’essaie de vous éviter cet inconvénient mais il faut bien être précis et quand il y a des mots peu courants, si je ne vous les explique pas, je suis prêt à parier que vous n’irez pas ouvrir votre dictionnaire pour en savoir plus.
Tout cela pour dire, en résumé bien venu, qu’il existe des mûres provenant des mûriers et d’autres poussant sur les ronciers. Sur ce je vous quitte, la pluie semble s’éloigner et un soleil timide revenir, une sortie gourmande s’impose avant que d’autres n’aient la même idée et ne bouffent mes espérances… « cette chanson, je la reconnais ! c’est celle que nous chantions autrefois quand nous allions chercher des mûres le long des haies… » disait Claudel.