Le producteur, Bob Thiele, embaucha une équipe d’accompagnateurs solidement formés au travail du studio et Jazzmen confirmés : Milt Hinton à la basse, Barry Galbraith à la guitare et Panama Francis à la batterie. Et ces virtuoses décident de jouer…comme s’ils ne savaient pas jouer.
On ne saura jamais s’il s’agit d’un choix spontané ou d’une décision artistique. Peut être les deux, Hooker étant réputé pour ses interprétations aux structures imprévues, voire fantaisistes, redoutables pour ses musiciens.
Il va de soit que cette notion de « non-jeu » est toute relative. Le trio balise, relance, souligne, répond, crée une sorte d’arrangement spontané qui magnifie le chant et le jeu de guitare du bluesman. La cohésion est totale, le respect du style absolu.
On est loin des solos de Carlos Santana avec le même Hooker quelques décennies plus tard ! A propos de guitare, motivé par cet environnement rassurant, le vieux John Lee nous délivre un ou deux solos, les meilleurs de sa carrière (il faut dire qu’ils furent peu nombreux), même si dans son cas, le non-jeu est à prendre au premier degré…Mais quel feeling !
Absolument intemporel, cet album continuera longtemps à fasciner par sa beauté dépouillée.
Le morceau qui donne son titre à l’album est à découvrir juste après le break
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Informations complémentaires
- Titre: It Serves You Right to Suffer
- Durée: 5min 08s
- Artiste(s): John Lee Hooker
- Album: It Serves You Right to Suffer
- Label: Impulse!
- Date de sortie: 1966