Entre les archives et les
rencontres, Caterina Pellegrini n’a pas le choix. La jeune musicologue enquête,
à Venise, sur l’héritage qu’aurait peut-être laissé un compositeur, prêtre et
diplomate mort il y a près de trois siècles, Agostino Steffani. Il était
presque oublié quand Cecilia Bartoli l’a en quelque sorte ressuscité, en
septembre 2012, dans Mission, son dernier
disque. Et la romancière Donna Leon, intéressée par le projet de la
mezzo-soprano, est entrée dans le jeu en participant à l’exhumation avec ses propres
armes.
La clé de l’énigme se
trouve peut-être dans deux malles bourrées de documents et entreposées dans une
Fondation déclinante. Deux cousins se disputent un héritage duquel ils espèrent
la découverte d’un trésor – Les joyaux du paradis – et un élégant avocat, Andrea Moretti, représente les héritiers
putatifs. Sans oublier ses propres intérêts.
Caterina, qui retrouve sa
ville natale après avoir travaillé en Grande-Bretagne, plonge dans les
intrigues d’un autre temps, où le rôle d’espion du Vatican joué en Allemagne
par Steffani se mêle à différentes affaires, parmi lesquelles un meurtre
retentissant n’est pas la moindre.
Aux vieux papiers
répondent, dans une atmosphère pleine d’une sourde menace, des ambitions très
contemporaines où l’appât du gain s’oppose au sentiment religieux. Sur
celui-ci, une sœur de Caterina, religieuse, apporte son précieux éclairage,
avec la liberté que lui donne son progressif éloignement d’une Eglise
catholique dont ses travaux lui révèlent la détestable ambition terrestre, et
les moyens plus détestables encore mis en œuvre pour l’assouvir.
Donna Leon sait ce qu’est une bonne intrigue, et
comment la mettre en valeur dans la lumière de Venise. Elle le prouve une fois
encore.