L’album repose sur un choc de générations doublé d’une difficile relation père-fils. Entre un père souhaitant retourner sur les lieux de sa jeunesse bohème et un fils glandouilleur, paumé et inculte, la cohabitation est plus que délicate. Charles ne comprends pas le manque de curiosité intellectuelle de son rejeton, il lui reproche son apathie. Mickaël quant à lui ne supporte pas la mauvaise humeur et les excès permanents de son géniteur. Finalement chacun juge l’autre durement dans un climat d’incompréhension totale qui va quelque peu à peu s’atténuer au fil du voyage. Tout cela se termine sur une note pleine d’émotion, certes attendue mais fort bien amenée. Seul regret, quelques passages bavards et des propos moralisateurs sur les méfaits de la société de consommation pas forcément indispensables.
Le dessin réaliste laisse parfois place à quelques cases « cartoonesques » qui ne sont pas sans rappeler des effets graphiques propres au manga. Pour chaque pays visité une illustration pleine page offre une respiration bienvenue qui casse le coté trépidant d’un voyage effectué au pas de course.
Une jolie réflexion sur la filiation et le sens de l’existence pour un album à la fois intimiste en non dénué d’une certaine profondeur. En gros et pour faire simple : j’ai aimé.
Une BD offerte par Cristie que je remercie au passage pour cette gentille attention.
Nous ne serons pas des héros de Frédérik Salsedo et Olivier Jouvray. Le Lombard, 2010. 84 pages. 16,45 euros.
Un petit extrait en passant : " Je crois en rien et je m’interroge sur tout. Je me poserai la question de l’existence de Dieu quand je serai mort, avant ça, je risque pas trop d’avoir une réponse sensée, alors je m’intéresse à autre chose. "