Visiter: Le palais Schwarzenberg, c'est énorme

Publié le 01 mai 2008 par Strogoff
Alors si vous n'en avez pas entendu parler, je ne peux même pas vous en vouloir parce que ce week-end là, les extraterrestres seraient venus vomir des bombes thermonucléaires sur les capitales du monde entier, qu'à Prague nous n'en aurions strictement rien su. Mais alors rien de rien nous n'en aurions rien su, parce que la totalité de l'actualité tchèque, qu'elle que fut le média (papier, radio, Internet, TV...) n'avait qu'un seul sujet de couverture, qu'un seul nom en bouche: Bruxelles Novotel... Berlin Formule 1... Paris Hilton (et ça ne rime même pas, z'auraient pu l'appeler Sharon non?). C'est dingue ça tout de même! Une espèce de graine de courge en silicone génétiquement modifié vient à Prague, incognito, même pas en voyage officiel du pape, et la presse tchèque sombre dans l'aliénation absolue, dans le délire insensé digne de la plus démente débilité tabloïdo-britannique. Tiens, croisez une enclume mentalement déficiente avec une huître lymphatique surmazoutée, ben l'engeance de cette union, c'est à peu près le niveau cérébral auquel se sont rabaissés les média pendant ce fameux week-end là. Ca fout les boules braves gens, sans dec. L'info? Je vous la sers en 1 phrase et quelques mots contrairement à la pléthore d'extase qu'on a pu lire par ailleurs: "L'héritière multimillionnaire des hôtels Hilton vient passer un jour à Prague pour suivre sont Benji de copain guitaristéchanteur qui se produit en notre capitale." Super, bon ben on le sait, cool. Et surtout, on (surtout moi) se demande bien pourquoi cette pauv' chérie est si recherchée (people dit-on)? OK, elle est plaisante, mignonne, mais savez-vous seulement combien de filles hypra-canons se trimbalent à Prague (en mini-jupe en belle saison)? Avez-vous une idée du nombre de splendides bombes exquises que l'on croise tous les jours dans les rues, le métro, les bars, les boîtes, jusqu'au bureau (ah bon, pas chez vous)? Alors une pauv' Paris Hilton, très honnêtement... Mais à Prague, c'était le délire. Ouaaah!!! Et elle va venir en avion, en bateau, à dos d'âne? Et elle va dormir où? Quoi? A l'Holiday Inn? Attends, tu déconnes (et pourtant si, véridique). Et où va-t-elle se promener? Qu'est-ce qu'elle va fout' de sa journée? Fréquence du pipi? Couleur du caca... Le délire absolu vous dis-je. L'aéroport fut envahi pour rien, parce qu'elle est finalement venue en bus (bus privé, avec le groupe "Broute Charlotte"), et une fois dans Prague, les paparazzis sont devenus dingues furieux lorsqu'ils ont fini par tomber dessus dans le fin fond du coin d'une pâtisserie de la ville. Ils lui ont littéralement collé au fignard comme du papier à mouche merdeux, au point que la pauv' maladroite s'est fracassée le menton en essayant de se faire la belle par une porte dérobée. "Plus jamais à Prague" aurait-elle dit. Mère nature (équivalent mien de "mon dieu"), puisses-tu entendre ces paroles et exhausser la volonté de cette pauv' enfant! Tiens, essayez ça si vous voulez en savoir plus. Ca fout les boules moi j'dis. Alors pourquoi je m'agace autant? Ben tout simplement parce que la venue de cette tourte-people a totalement éclipsé un évènement culturel autrement plus important: l'ouverture du palais Schwarzenwurst... berg... Schwarzenberg (après 5 ans de reconstruction), palais spendidement farci d'une remarquable collection d'oeuvres baroques tchèques (surtout, mais pas que) appartenant à la Galerie Nationale (mais aussi à d'autres, comme à des ordres religieux dont je ne peux m'empêcher de vous en citer au moins un pour sa saugrenuité: "řád bosých karmelitánů" ou "Ordo Carmelitarum Discalceatorum" en Latin ou encore l'ordre des carmes déchaussés [parfois déchaux] en Français. A quand les soeurs dé... genre "demain j'enlève le haut"?). Eh ouais, et c'était vendredi 28 mars 2008 l'ouverture comme la mise à vue du public de quelques 160 sculptures et 280 peintures fin renaissance et baroque (début et fin). Moi j'y suis allé le samedi 29 (ça sentait bon l'neuf :-) et j'étais pour ainsi dire tout seul dans le musée, parce que non seulement la pub faite autour de la dinde californienne avait étouffé la pub pour le palais, mais ensuite parce que le peu de gens qui ont eu connaissance de l'ouverture ont sans doute préféré aller chasser la gallinacée, se disant que le palais serait encore là plus tard (ce qui est vrai). Bref, la collection est remarquable, vraiment, et je suis prêt à vous parier que ce musée-ci (Sissi) va rapidement devenir la coqueluche de Prague, si toutefois Miss Hilton tient parole et ne remet jamais plus les pieds ici (pauv' chérie quand même, c'est dingue d'en arriver là).
Allez, avant d'entamer les détails, entrons dans l'histoire du bâtiment. Ah oui, tiens, c'est vrai, peut être que vous ne savez même pas où il se trouve? Ben sur la place du château de Prague ("Hradčanské náměstí 2"), en face du palais de l'archevêque, genre tournez le dos au château (et au climatologue "Václav") et avancez tout droit. Passez la statue du président TGM et 50 m plus loin, sur votre gauche, hop, l'entrée du palais Schwarzenkopf... berg... Schwarzenberg. Vous ne pouvez pas le louper, c'est l'un des plus grands, des plus majestueux, des mieux conservés des palais renaissance de la ville. Mieux, il est l'un des plus fantastiques exemples de style "renaissance tchèque", c'est à dire d'un mélange de tradition slave et de modèle valaque. Parenthèse: valaque (en FR) de "Vlach" (substantif) et "vlašský" (adjectif) sont des termes tchèques utilisés principalement dans un contexte architectural ou artistique désignant tout simplement les Italiens (substantif) ou "italien" (adjectif). L'origine en est très très lointaine (c.f. Wikipédia, c'est dingue ce que l'on trouve dans ce fourbi), mais l'utilisation est toujours courante: "vlašský dvůr", "vlašský ořech" (walnut)... Aujourd'hui les experts considèrent donc le palais Schwarzenloch... berg... Schwarzenberg comme le second plus important édifice renaissance de Prague, après le pavillon d'été de la reine Anne ("Letohrádek královny Anny" ou "Královský letohrádek"). Dis-donc, ça me fait penser que je ne vous ai toujours pas fait de publie là-dessus, flûte alors... bref... Avant donc ce fantastique palais, se trouvaient en cet endroit plusieurs maisons dont 3 nous intéressent tout particulièrement. Alors on se parle du début XVI ème siècle, parce que sinon les dernières fouilles (lors de la reconstruction, jusqu'en 2008) ont prouvé la présence de fondations entre le XI ème et le XIII ème siècle. Bon, mais retour donc au XVI ème... Tout au sud (à l'emplacement de l'actuel palais), il y avait une petite bicoque dite "aux portes rouges", et à elle adjacente, s'en trouvait une autre dite "aux fenêtres vertes", déjà inscrite au cadastre gothique en 1371 (les caves de la maison "aux fenêtres vertes" font toujours partie intégrante du palais, malheureusement c'est non visitable). La troisième et dernière bicoque (à l'ouest sur l'emplacement de l'actuel palais) fut offerte en 1406 au chapitre de Prague par une certaine Catherine de la famille "Kaplíř ze Sulevic" afin de servir de refuge aux nobles bondieusardes démunies. En 1541 arriva le terrible incendie (dont je vous ai déjà maintes fois parlé) qui enfuma correctement nos 2 premières maisons, faisant par la même sensiblement baisser leur prix de vente. Cool, le futur plus haut burgrave du royaume, "Jan Popel z Lobkovic" (junior, 1521-1590, "na Tejně Horšovském a Tachově"), résidant alors au Q du royaume ("Horšovský Týn") et voulant prendre pied en la capitale, en profita pour les acquérir à bas-prix (les maisons enfumées). Ainsi dès 1545, l'on commença à transformer les "portes rouges" et les "fenêtres vertes" en palais. En 1565, le bougre "Lobkovic" acquit encore la 3 ème bicoque (celle pour les bondieusardes) laquelle fut joyeusement englobée dans le projet "palais" qui prit fin en 1567, peinture et crépi inclus (c.f. l'année sur les sgraffites extérieures). Euh... ouais les gars, mais les décorations intérieures, sorry, mais y en a eu jusque dans les années 1580 quand même, alors hein... 1567... Passons... Du coup, ben ce palais connu sous le nom de "Schwarzenberský palác" se nomme également "Lobkovický palác", mais aujourd'hui on utilise plutôt le nom de Schwarzenbrot... berg... Schwarzenberg afin de ne pas le confondre avec l'autre "Lobkovický palác", celui à l'Est dans l'enceinte du château de Prague, rue "Jiřská 3/1", qui vient récemment d'ouvrir ses portes et dont le prix d'entrée indécent à 270 CzK (plus de 10 €) a refroidi votre modeste serviteur, ou encore (ne pas confondre) avec le "Lobkovický palác" rue valaque ("Vlašská 347/19") et qui sert d'ambassade allemande à l'ambassadeur allemand. Pis faut dire aussi que les "Lobkovic" ne l'ont pas gardé longtemps leur gentilhommière, parce qu'à l'instar du château de "Zbiroh" dont je vous ai parlé récemment, le notre de palais fut également confisqué en 1594 par l'excentrique Rudolf II (à son propre profit, c'est balaise quand même) après que l'intendant royal "Jiří z Lobkovic" lui ait trop cassé les roupettes. En 1600, Rudolf II l'échangea contre le palais "Rožmberk" (rue "Jiřská 2/3", aujourd'hui "Ústav šlechtičen", juste à côté de l'autre "Lobkovický palác") avec "Petr Vok z Rožmberka". Ce dernier décéda sans descendance, et comme le château de "Rožmberk", notre palais passa aux mains des "Švamberk". Puis bataille de la Montagne Blanche, puis confiscation, puis comme avec "Český Krumlov", récupération en 1624 du palais par les "Eggenberg", puis "Jan Kristián" décèda sans descendance aussi... non plus, et ce sont les Schwarzenblut... berg... Schwarzenberg qui héritèrent des biens en 1719 par l'intermédiaire de "Marie Arnoštka" dont le neveu "Adam František" devint l'héritier des "Eggenberg"... enfin c'est expliqué dans ma publie sur "Český Krumlov". Et pour la bonne rigolade, l'épouse d'Adam François était née Eléonore Amélie... oui... "Lobkovic", eh ouais, c'est dingue non, comme tout est vachement lié, "Schwarzenvic" et "Lobkoberg". Puis l'empereur déménagea à Vienne, ses lèche-fions le suivirent, et les palais praguois se vidèrent de leurs augustes occupants. Au tout début du XX ème siècle, le palais Schwarzenstern... berg... Schwarzenberg se transforma en écurie pour les canassons de l'armée, et à partir de 1908, c'est le musée technique national qui s'y installa, lequel fut suivi en 1947 par le musée militaire. Selon une source, l'édifice fut rendu à son propriétaire Charles en 1991 dans le cadre des restitutions, puis en 2002, il passa sous l'administration de la Galerie Nationale. Et là stop, parce qu'attention, tout cela n'est pas sûr du tout du tout. En effet, concernant notre palais, j'ai de gros doutes sur sa restitution, attends, je vous explique. Avant le putsch des fumiers con-munistes, la famille Schwarzentruc... berg... Schwarzenberg était composée de 2 branches, la branche dite "orlická" (de "Orlík nad Vltavou", ORL dans la suite de ma publie), et la branche dite "hlubocko-krumlovská" (de "Hluboká nad Vltavou" et de "Český Krumlov", HCK dans la suite de ma publie). Or notre ministre de Charles est génétiquement de la branche ORL (Oto-Rhino-Laryngo), mais à l'âge majeur de chais plus combien, il fut adopté en Autriche par la branche HCK (HypoCondre Kancéreux). Et là ça se complique vachement parce que la loi tchèque ne reconnaît pas l'adoption après la majorité (et donc l'héritage), ensuite parce qu'il y a des divergences sensibles entre la loi tchèque et la loi autrichienne sur les adoptions, les héritages et les restitutions, et in fine, parce que la branche HCK tombe (peut-être à tort) sous le coup des décrets Beneš, page de l'histoire définitivement tournée, entérinée et totalement distincte des restitutions post-con-munistes. Donc ce bon bougre de Charles fut restitué des biens ORL (ça se dit ça, "être restitué de kekchoze"?), mais pas des biens HCK auxquels il n'aurait d'ailleurs même pas droit (des histoires de familles, c.f. "Alžběta Pezoldová"). Bref, l'important à retenir est que c'est la Galerie Nationale qui en est aujourd'hui propriétaire, du palais.
Alors la toute première construction (1545-1567) serait l'oeuvre de l'architecte valaque (italien) "Agostino Galli", qui fut fort certainement le reconstructeur renaissance du domaine de "Horšovský Týn" (alors propriété de "Jan Popel z Lobkovic" junior). La réunion des 3 maisonnettes d'origine explique sans doute la forme en T de la surface du palais. Enfin un T à l'envers, avec du côté gauche (à l'envers, sinon droit à l'endroit) une cour intérieure. Tiens, de cette cour remarquez les fenêtres doubles sur le corps du T, alors qu'elles sont simples sur la barre, allez savoir? Notez que sur les plans d'origine, il ne devait pas s'agir d'un T, mais d'un H renversé (à 90°), ou d'un T avec une barre en bas aussi, genre souligné le T, parce que le mur qui sépare la cour de la place devait être habitable en palais. Sans doute que par manque de pognon, ou de 4 ème maisonnette pas chère... Pareil, en entrant dans le palais, les arcades sont fermées par de larges baies vitrées (genre jardin d'hiver), mais c'était pas comme ça avant, ni sur les plans, avant c'était ouvert au vent. D'extérieur l'on peut voir les fantastiques sgraffites qui seraient d'inspiration nord-italienne, voire carrément vénitienne, sachant que les experts classent les pilastres (visibles dans la cour intérieure) dans le style "Toscane" (Florence même... balaises les gars moi j'dis!). Notez les imposants pignons et la large corniche entre le mur et le toit contenant les splendides lunettes richement décorées. Il s'agit d'une réelle singularité car ces caractéristiques sont plutôt celles d'un noble château provincial (c.f. "Litomyšl") que celles d'un palais urbain (mais quand on a du pognon, hein...). Une première restauration (sous les "Eggenberg") eut lieu en 1710 sous la truelle de "Marcantonio Canevalle" ("Clam-Gallasovský palác", "Chrám svaté Uršuly"...) et attention, c'est énorme comme boulot: l'escalier fut changé en style baroque. Sans dec, ça méritait d'être signalé. Entre 1723 et 1724, c'est l'architecte "Antonín Haffenecker" (baroco-classicisme, "Stavovské divadlo", "Nostický palác", "Sweerts-Sporcků Palác"...) qui retapa l'intérieur du palais en baroque (tardif) pour la famille Schwarzenbier... berg... Schwarzenberg, selon un projet de "Anton Erhard Martinelli" (le fantastique château de "Vranov nad Dyjí"). Pis on passe à la nuit du 26 au 27 octobre 1870. Cette nuit là, une terrible tempête s'abattit sur le royaume, causant d'énormes dégâts dans les forêts (c.f. "na Šumavě") et faisant même s'écrouler le pignon Ouest sur la place du château. Ah ben chapeau! Alors on colla "Josef Schulz" (le Musée National, le Rudolfinum...) sur la réparation entre 1871 et 1892 (21 ans? Il était aussi de chez Accentruc :-) Sauf que comme personne n'avait pris de photo du pignon avant (l'effondrement), ben personne ne se rappelait plus des motifs qu'il y avait dessus. Et du coup Joseph fit appel à un autre grand architecte de l'époque, "Jan Koula" et à eux deux, ils gribouillèrent des motifs originaux qui ne sont donc pas ceux d'origine (mais faut vraiment avoir le nez collé dessus debout sur une échelle pour s'en rendre compte). Au delà des gribouillages, "Josef Schulz" refit également tout le toit en ardoise, le mur tout autour du palais, et d'autres menues couillonneries dont l'histoire ne se souviendra pratiquement pas. On restaura ensuite les sgraffites en 1929, puis en 1955, et c'est de cette époque que date ce que vous voyez aujourd'hui. C'est énorme, y en a sur quelques 7000 m², devant comme derrière, tiens, passez par les escaliers de la mairie ("Radnické schody", qui descendent du tout début de la rue de la Lorette vers la rue "Nerudova"), ou du haut du jardin Lobkotruc ("Lobkovická zahrada", sur la colline de "Petřín"), de partout qu'on les voit les sgraffites.
Sinon dans le dedans, il reste aussi des splendeurs qui à elles seules méritent la visite du palais. En dehors de quelques voûtes renaissance d'origine, je veux surtout parler des plafonds à caissons qui se trouvent dans 4 salles du dernier étage. C'est fantastique, c'est fin XVI ème siècle (années 80), et c'est apparemment peint sur toile et non directement sur bois. Ah? Levez les yeux, et admirez les thèmes classiques de la mite au logis: l'enlèvement des Sabines ou le syndrome de Stockholm, Phaéton tombant des cieux foudroyé par Zeus parce que fichant le feu au chaos de l'univers entier parce qu'il conduisit sans permis le quadrige de son père, Junon et Jupiter, jumeaux et époux infidèles (surtout lui, ce scélérat lubrique), le jugement de Pâris sur le mont Ida, la pomme de discorde et tout le foin troyen qui s'en suivit, et justement, autres thèmes induits: la guerre de Troie avec son talon d'Achille et son cheval d'Ulysse, Enée fuyant Troie en feu, son père Anchise sur ses épaules (thème par ailleurs repris dans le pavillon en étoile), ou encore une scène des plus entremêl-et-tordues, l’enlèvement de Perséphone (aussi appelé le rapt de Proserpine) par Hadès (Pluton), fils de Cronos (Saturne) dans Orphée et Eurydice (?! mais véridique). Sinon mes photos sont parfois floues, ben ouais, que voulez-vous, sans statif et sans flash... mais ça vous donne une idée quand même et surtout, ça devrait vous donner l'envie d'aller y voir par vous-mêmes. Et tiens, pour vous mettre encore plus l'envie en bouche, les immenses génies dont certaines oeuvres sont présentées au palais Schwarzenkirsch... berg... Schwarzenberg se nomment: Hans von Aachen (l'archi connu portrait de l'excentrique Rudolf II), le souvent nommé Ferdinand Maxmilián Brokoff dont je ne cesse de louer le talent, Bartholomeus Spranger qui aurait pu être mon voisin s'il n'avait pas choisi de décéder 400 ans trop tôt, Michael Willmann le Rubens de Silésie, son compatriote silésien Jan Kryštof Liška qui laissa sont empreinte dans les plus splendides édifices religieux du royaume de Bohême, le fabuleux Matyáš Bernard Braun (encore qu'ici, l'oeuvre est limitée, principalement des statues du palais Clam-Gallas), Ignác František Platzer, František Ignác Weiss, Jan Antonín Quitainer... Puis il y a une toute spéciale insistance sur des incontournables, le génial vénitien-bohême Petr Jan Brandl, l'encore plus vénitien et moins bohême Karel Škréta. Puis n'oublions pas les Grund, les Hiernl, les Molitor, les Reiner, les Palko (phénoménal), les Bendl, Bys, Rohrbach, Savery... et malgré tout j'en oublie. Si j'ai le temps, je vous en parlerai plus en détails dans des prochaines publies. Sinon d'ici fin 2008, la Galerie Nationale prévoit dans les sous-sols une exposition tactile d'oeuvres baroques pour les malvoyants. Ca me semble tellement formidable que je me dois de vous le signaler (et avec un peu de chance, les bienvoyants pourront admirer les caves gothiques de la maison "aux fenêtres vertes").
Et voilà, c'est splendide, c'est bon marché: 150 CzK soit 5,77 € (et même 3,08 € si vous y allez après 16h mais vous n'aurez pas le temps de tout voir parce que si vous regardez avec amour [z'avez intérêt], 3h sont un minimum pour en faire le tour), et c'est à mon avis incontournable si vous venez à Prague. Petit hic quand même, l'éclairage. Alors chuis pas spécialiste de la lumière en galerie de peintures baroques, mais en tant que visiteur, j'ai trouvé que certains tableaux étaient insuffisamment éclairés (parfois très insuffisamment), et que parfois l'angle d'éclairage était plutôt inadéquat (parfois très plutôt). Je m'explique, pour moi la meilleure façon de mettre un tableau en valeur est une lumière diffuse et rasante provenant d'au dessus, "noyant" le tableau d'un brouillard lumineux. Or là, il y avait parfois des spots qui spotaient justement sur un bout du tableau, bien de face, créant un gros point lumineux éblouissant en plein dedans les mirettes. Rajoutez un soleil de fin d'aprèm pénétrant par les fenêtres mal calfeutrées, et paf, on y voit comme dans le trou d'une taupe constipée par nuit de brouillard. J'espère qu'ils vont s'améliorer sur cet aspect. Allez, je ne vous retiens pas afin que vous filiez au palais Schwarzenwald... berg... Schwarzenberg à la vitesse d'un pet gras sur une toile cirée.