Pris en famille devant son imposant manoir de la Sarthe, pour Paris-Match, Fillon était lointain, admirable donneur de leçon qui expliquait que pour bien gouverner il fallait « être équilibré » … un ange passe !
Absorbé par la mousseline d’une communication censée faire oublier son attelage perdant-perdant de 2012, on savourait tout à loisir les qualités d’un soi-disant homme d’Etat. De sa hauteur naturelle, un brin « supérieur », l’homme de droite se voulait humaniste, détaché, quasi liquidateur d’un passé Sarkozyste dont il fut pourtant, des années durant, le parfait exécuteur au quotidien.
Or, d’un coup, sans doute rongé par l’ambition et un peu rattrapé par la fièvre sondagière (maladie de droite au vu de l’ardoise Sarkozyste laissée à l’Elysée), Fillon a basculé.
Moins sectaires, M. Fillon ? par PartiSocialiste
Il a ainsi amalgamé PS et FN, déclarant laisser choisir, en cas de duel électoral, le moins sectaire, lui ne sachant pas. Fillon mal « équilibré » est devenu équilibriste. Docteur es conjectures, il s’est révélé grand géomètre, foudroyé par la variabilité. Ajoutant sa coup de pioche personnel au percement du mur républicain, il s’est rapetissé d’un coup.
De son côté, Alain Juppé déclare « s’il y a un réel danger de victoire du FN, je ne mets pas l’extrême droite et le PS sur le même plan. » Ouf ! au moins un républicain dans les rangs …
Copé, qui n’en rate jamais une, dit ne pas comprendre … tout en surfant sur une porosité qui lui sied à merveille. Les électeurs de l’UMP sont donc réduits à vivre un querelle de sous-chefs, à mettre la main à la poche pour un Sarkothon, résultat d’un candidat qui n’a pas su gérer ses comptes, à se déchirer sur des lignes politiques fluctuantes et assister, impuissants, aux louvoiements de responsables en mal de direction. En famille, il y aura des déjeuners difficiles …
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