Mois de la photo #1 : Institut suédois

Par Agd Mag

Après quelques semaines d’absence, que j’excuserai par une surcharge ponctuelle de travail, me voici de retour sur AGD MAG avec l’événement majeur du mois de novembre : le Mois de la photo. Et tout de suite un premier arrêt dans un endroit que j’affectionne particulièrement :  l’Institut suédois.

Je me suis toujours demandé pourquoi la qualité d’un croissant au beurre était directement proportionnelle au nombre de miettes que ledit croissant laisse sur ma table. Ca n’a strictement rien à voir avec ce qui va suivre, mais je me devais de partager cette interrogation avec vous.

Sans transition, entrons tout de suite dans le vif du sujet : l’Institut suédois. Pour vous guider un peu, c’est l’unique centre culturel que la Suède possède hors de ses frontières, et il est directement géré par le ministère de la Culture de Suède. Lieu privilégié d’échanges culturels et scientifiquesentre Paris et Stockholm, c’est un endroit à l’image du pays qu’il représente, froid en façade et très accueillant une fois que l’on a poussé sa porte.

En bon ambassadeur de la culture suédoise, c’est tout naturellement que l’Institut suédois a prêté les magnifiques salles de l’Hôtel de Merle (qu’il occupe de manière permanente) à une exposition consacrée aux photographes contemporains de son pays. 5 photographes, toutes des femmes, proposent leurs regards au travers de quelques uns de leurs clichés, soigneusement sélectionnés par Greger Ulf Nilson, le commissaire de l’exposition.

Dès le premier coup d’oeil, on remarque dans ces photos une certaine unité, pourtant assez décalée de l’intitulé de l’exposition, « Distances différentes ». Ici est plutôt interrogé le lien entre photographie de mode et photographied’art, deux disciplines que les cinq femmes maîtrisent à la perfection.

Il se dégage de ces clichés une certaine rigueur, que l’on hésite à prêter à leur origine, tant elle rappelle le design minimaliste et rectiligne que le quidam moyen associera à Ikea, et qui est en fait une identité commune à la majorité des designers scandinaves. Mais le spectateur averti, conscient des femmes auxquelles il a affaire, pourrait plutôt se demander si ce paroxysme de perfection dans les lignes et les couleurs ne trouve pas plutôt sa source dans les travaux de mode réalisés par ces photographes. On s’interroge alors : qui de la mode ou de l’art a influencé l’autre ?

C’est avec cette question que je vous enjoins à courir au plus vite au 11 rue Payenne, pour vous faire vous-même une idée quant à ces clichés qui ne peuvent laisser indifférent. Et en passant, je vous livre deux conseils : poussez donc jusqu’au deuxième étage et à l’exposition permanente de l’Institut suédois. Vous verrez que, bien que peu connu, l’art suédois ne date pas d’hier, et suit étonnement les courants artistiques de chaque époque. Et deuxième conseil, peut-être le plus important : ne repartez pas sans être passé par le Café suédois, qui mérite à lui seul le détour, et où vous pourriez bien me croiser par beau temps…