Dimanche, Jean-François Copé a annoncé fièrement devant les militants UMP réunis pour leur université d’été au rabais, crise des fiances du parti oblige, que l’ancien parti majoritaire avait réuni les 11 millions d’euros nécessaires au remboursement des sommes non remboursées par l’état après l’invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy pour 2012.
L’autre grand argument de os caliméro en casaque bleu, grands moteurs de l’industrie du drapeau tricolores en 2012, c’est que le conseil constitutionnel n’a rejetté les comptes que pour 460 000 euros de dépassement ; c’est partiellement faux et en tout cas, c’est une présentation partielle de la vérité : l’UMP a présenté des comptes s’élevant à 21,3 millions d’euros. Or il manque à ces 21,.3 millions d’euros 1,7 millions que le conseil constitutionnel a rajouté , estimant qu’il y avait absence de sincérité des comptes, dépassement du plafond de dépenses autorisées (en ajoutant ces 1,7 millions , l’UMP dépassait le plafond de dépense autorisée effectivement de 460000 euros) et, pour faire bonne mesure, financement irrégulier. La véritable raison du rejet des comptes de Sarkozy est bien l’insincérité des comptes avant même le dépassement du seuil des dépenses autorisé qui n’en est que la conséquence.
Il faut aussi rappeler que l’UMP n’avait pas besoin de ça pour être mal en point puisqu’elle aurait entre 40 et 50 millions de dettes . Pour un parti qui a déjà alourdit la dette public d’un tiers en 5 ans , c’est un peu la logique des choses, mais les français auraient bien besoin d’un peu de mémoire et de bon sens quand ils entendent ceux là même qui sont incapables de gérer un parti politique , qui ont aggravé la dette publique de 600 milliards (et sûrement pas pour faire du social, n’en déplaise à Laurent Wauqiez , tenant de la mal nommée Droite sociale) donner à tout bout de champs des leçons de gestion au gouvernement en place…
Mais revenons en à cette grande quête nationale plutôt amusante quand on sait l’ardeur que mettent les Estrosi et consort à vouloir virer les mendiants roumains de nos villes. Sarkozy et l’UMP peuvent remercier leurs sympathisants de leur avoir sauvé la mise, en vérité , c’est nous tous, qu’on le veuille ou non (et perso vous vous doutez bien que j’aurai bien jeté le bébé avec l’eau du bain), qui avons sauvé l’UMP .
En effet , grâce à l’une des nombreuses niches fiscales que personne ne se décide enfin à réformer , 66% des 11000000 d’euros récoltés seront déductibles des impôts des généreux donateurs. Autrement dit , l’état perdra dans l’affaire 7370000 euros. Pas de quoi boucher une dent creuse pour Bernard Tapie, mais quand même une somme conséquente.
Faisons un peu de populisme, après tout , parfois il faut combattre le mal par le mal.
Avec cette somme, l’état aurait pu signer 550 contrat CAE à temps complet pendant un an en chantier d’insertion . Ou 940 contrat à 20h/semaine pendant un an pour accompagner des enfants handicapés dans les écoles.
7370000 c’est aussi 1340 bourses du 7ème échelon pour les étudiants en université. C’est le coût de fonctionnement pour 500 places de crèches de création pour 300 places. C’est le coût annuel pour 16000 bénéficiaire de la CMU Complémentaire (coût moyen par bénéficiaire: 457 euros selon le Fonds CMU chiffre étude publié en septembre 2012) .
Tout cela, l’UMP s’en moque : elle a réussi le tour de passe-passe le plus improbable et le plus scandaleux qui soit : faire payer ses erreurs et son vol par les français et par l’état. La morale de l’histoire : c’est qu’il n’y en a pas justement. On retiendra juste que le messie auto-proclamé Nicolas Sarkozy est toujours un brillant bonimenteur et que les français sont toujours prêt à bêler derrière le premier berger qui passe pourvu qu’il la leur mette bien profond. Au pays des réacs’ c’est un paradoxe de plus…