Le gouvernement, à l’image de l’arrogant Fabius, aurait tort de se réjouir du peu de mobilisation qui risquerait d’ apparaître aujourd’hui dans les mouvements de grève contre la réforme des retraites, si l’on en croit les éditocrates autorisés. En effet, il ne faudrait pas en déduire hâtivement que les français approuvent majoritairement ce projet, et que tous seraient dupes des arguments avancés pour justifier l’injustifiable : une régression sociale permanente, venant de la droite d’autrefois comme de cette pseudo-gauche d’aujourd’hui, qui provoque un certain désespoir social. On peut en effet assister non sans rancœur à une bien triste continuité idéologique dans cette série de réformes qui dépasse manifestement l’UMP comme le PS, si l’on en croit leur rythme qui ne cesse de s’accélérer : 2003, 2007, 2010 et maintenant 2013.
Non, pas de démobilisation, l’argument commode de ceux qui n’ont plus rien à dire, ni à écrire, c’est autre chose. Si les français venaient à ne pas se trouver massivement dans la rue aujourd’hui (j’espère pourtant le contraire), eux qui désapprouvent si nettement cette réforme et sont si inquiets pour leur avenir et celui de leurs enfants, ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas envie de manifester leur opposition, mais simplement qu’ils n’en ont plus les moyens. Ils se sont significativement appauvris, sont acculés de toutes parts, pour les plus modestes jusqu’aux classes moyennes, par les augmentations de gaz, d’électricité, de carburant, de loyers, d’impôts, et autres augmentations de TVA qu’on nous annonce augmenter encore… Ils ne peuvent donc se permettre de perdre le moindre centime. Seuls ceux qui sont à l’abri du besoin ne le prennent pas en compte.
Pour sauver la face, le PS s’en tire par une pirouette assez cynique qui consiste à prétendre qu’il ne touche pas à l’âge légal de la retraite laissé là par la droite, et qui a déja reculé il ya seulement trois ans, (un âge sur lequel on peut enregistrer qu’il ne revient pas, contrairement aux promesses) mais à la durée de cotisation. Misérable subterfuge qui ne trompe personne, sinon ceux qui opèrent des compromis avec leurs convictions autrefois plus socialistes. Mais ça, c’était avant…
Défilé de responsables socialistes contre la
réforme des retraites de 2010
J’espère que les électeurs sauront le leur faire payer dans les urnes. Et que la sanction ne viendra pas de cette extrême droite, ce que je redoute fort, dont il n’y a rien à attendre pour les plus démunis, si ce n’est le pire. Ce FN qui les dresse les uns contre les autres pour mieux tirer son épingle électorale du jeu cynique des stratégies politiques, malgré les beaux discours de
leurs cadres quant à eux
à l’abri du besoin, qui viennent des mêmes écoles, des mêmes beaux quartiers, et n’ont que dans les mots l’exigence de plus de justice sociale.