J'étais à la Mostra à Venise où j'ai pu voir 14 films dont celui qui a reçu le "Lion d'or" , "Sacro GRA" de Gianfranco Rosi.
Parmi les films projetés , beaucoup de documentaires ; j'ai apprécié aussi "Piccola Patria" d'Alessandro Rossetto , dans le groupe "Orizzonti" , un portrait peu flatteur d'une partie du Veneto , le Trentino-Alto Adige, l'envers dévasté d'une région qui , pourtant , fait partie d'une zone prospère...
Je reviens à "Sacro GRA" . GRA , initiales de "grande raccordo anulare" , une autoroute de 68 km qui entoure Rome , souvent saturée d'un trafic intense. Le réalisateur montre ce qui s'y passe , les accidents avec interventions des ambulanciers et infirmiers, mais aussi les personnes qui vivent au bord de cette autoroute urbaine.... Un pêcheur d'anguilles , des snobs dans un palais à la décoration kitch - j'avais pensé à un décor à la "cinecitta"- , un noble déchu qui vit avec sa fille dans un minuscule appartement de la "Casa degli sfrattati" - la maison des expulsés- près de l'aéroport de Ciampino ..., un genre cabaret où s'exposent des filles peu vêtues... , un cimetière où on vide des niches de leurs cercueils , alignés près de la route ..et plus bizarrement des moutons dans une grande prairie..... On voit plusieurs fois dans le film , un botaniste qui contrôle l'état de santé des plantes , palmiers surtout, à la recherche d'insectes nuisibles et parasites.... cela apporte une note calme dans le tohu-bohu de l'endroit.
Ce film m'a intéressée comme peut intéresser un documentaire , je ne pensais pas à lui comme un probable "gagnant " Et pourtant ... peut-être Bertolucci , le président du jury, a trouvé le sujet original et a voulu primer un documentaire , genre de plus en plus abordé par les réalisateurs... Et puis le film est le fruit d'un travail de 3 ans , inspiré par un marcheur qui a parcouru tout ce GRA...
A propos de la mostra et en tenant compte du peu de films que j'ai vus , je n'ai pas vu de film qui sortait vraiment de la "moyenne" ; j'ai l'impression que les grands noms du cinéma étaient à Locarno . j'ai noté aussi une surenchère de la violence....