Autre grande tendance de cet IFA : la ultra HD, ou UHD. Tous les constructeurs proposent leurs téléviseurs, le plus souvent à la norme 4K UHD, soit 4x la résolution Full HD. Magnifiques, flatteurs, disposant d’un rendu parvenant à immerger un peu plus le téléspectateur, mais après en avoir détourné le regard, certains points nous reviennent à l’esprit, et non de moindres. Une technologie qui est sans doute trop en avance pour toucher le grand public dans l’immédiat…
La série 9000 de Philips, UHD, Smart TV, Ambilight. Superbe…
Il manque le carburant : le contenu
C’est à croire que les fabricants de téléviseurs n’ont pas retenu la leçon de la 3D. Pourtant, la baffe avait été monumentale, faisant passer cette 3D de « technologie indispensable justifiant un surcout » à simple fonction présente en standard, sans surcout. Et pour cause, puisque faute d’un contenu étoffé pour en profiter, on peut, au mieux, passer par des recalculs d’images, capables de générer de la 3D avec n’importe que contenu…
Devinez? Si vous remplacez le mot 3D dans les 3 phrases précédentes par le mot UHD, il se pourrait bien que cela soit de cette façon que l’on parle de la UHD d’ici quelques années. Il faut admettre que cela n’est pas aussi contraignant pour l’utilisateur que la 3D, puisque la ultra haute définition ne nécessite pas le port de lunettes pour en profiter. Mais soyons réalistes : le contenu sur disque est indisponible, Sony a bien lancé un lecteur permettant de télécharger quelques films en 4K, mais sinon… Rebelote! Tous les écrans présentés disposaient d’un système de « upscaling », autrement dit de recalcul permettant de gonfler artificiellement les contenus HD au format UHD. Si le résultat est intéressant, puisque visiblement, ces solutions apportent un léger mieux, elles ne supportent pas la comparaison avec la diffusion de vrais contenus en UHD, tellement riches en détails qu’ils en sont presque perturbants, donnant une impression de réalisme si grande aux images qu’on a envie de les toucher…
Et pour ce qu’il en est de la télévision, comme la plupart d’entre nous la consomment, c’est-à-dire via un câblo-opérateur, ou par une solution de genre Bluewin TV, il ne faut pas rêver. Combien de temps s’est-il écoulé entre l’arrivée des premiers téléviseurs en HD (ready, n’allons pas trop loin), et la diffusion des chaînes en HD 720, puis 1080p? 5 bonnes années, au moins. Et pensez-vous que ces chaines, qui ont déjà investi dans du matériel professionnel hors de prix en HD seront prêtes à réinvestir dans l’immédiat? Sans parler des débits nécessaires pour regarder des émissions en qualité UHD. Passer du 1080p à la UHD 4K, qui plus est en 60 i/s (ce qui semble être globalement la norme), nécessitera, à la louche, 10x plus de bande passante. Autant dire que les opérateurs, s’ils veulent diffuser ce genre de contenu, risquent bien de ne pas avoir d’autre salut que d’investir dans la fibre optique…
Finalement, on se sent un peu comme face à un superbe prototype de voiture, disposant d’un réel potentiel, mais pour lequel on ne fabrique pas encore de carburant. Sauf que dans le cas des TV UHD, c’est tout une industrie qui a lancé la machine. Une industrie de la TV en berne, qui a cruellement besoin d’une relance des ventes. Pas sûr qu’avec si peu d’arguments tangibles, servis qui plus est au prix fort, puisque ce genre de TV se vend actuellement à plus de 6000 francs pour les premiers modèles d’environ 140 cm de diagonale, la mayonnaise prenne… Même l’industrie pornographique, qui a toujours été à la pointe dans l’adoption des nouveaux standards, investissant largement, aura de la peine à supporter ces nouveaux écrans à elle seule…
Vous avez aimé cet article ? Alors partagez-le avec vos amis et venez en débattre sur le Forum.
Share on Tumblr0