Tension maximale dans Le Tour d'écrou d'Henry James.
Par l'encadrement d'abord. Le narrateur écoute la lecture, annoncée, différée, du journal d'une gouvernante. Celle-ci, jeune femme, avait été chargée de l'éducation de deux enfants dans un manoir isolé. Elle se rend compte petit à petit que deux morts reviennent, d'anciens domestiques qui ont cherché à dépraver les enfants et veulent les entraîner dans leur monde.
Ça monte petit à petit. Tout ce qui est suggéré est plus terrible que ce qui pourrait être énoncé. La lutte entre les morts et les vivants, la perversité et l'innocence, crée une ambiance terrible.
Ce petit livre a été admiré par Oscar Wilde ou Borges. C'est tortueux et pervers. Un monument de la littérature fantastique.
Henry James, Le Tour d'écrou, Le livre de poche