Que les « preuves » qui accusent le président Assad ou son armée d’avoir utilisé des armes chimiques soient fausses, cela ne fait aucun doute. En effet, comme l’avait reconnu autrefois le chef du renseignement britannique au sujet de la guerre d’Irak : « Les renseignements et les preuves sont arrangés en fonction de la politique ».
Donc, la question qu’on peut légitimement se demander, c’est si Obama reçoit les véritables informations ou si au contraire ses services secrets lui mentent en partie. Car on pourrait très bien imaginer qu’un lobby industriel ait influencé ou corrompu des membres des services secrets afin que ceux-ci falsifient certains rapports, ce qui amènerait le président américain à prendre les décisions qu’ils ont envie qu’il prenne.
Or, les gens qui ont intérêt à voir les Etats-Unis s’engager dans ce conflit sont nombreux.
· Tout d’abord, il y a tous les marchands d’armes, qui gagnent leur vie grâce aux guerres.
· Ensuite, il y a tous les entrepreneurs qui pourront aller reconstruire un pays en ruine.
· Ne parlons même pas des compagnies pétrolières, qui pourraient mettre la main sur les réserves de gaz syriennes ou même construire un oléoduc qui traverserait ce pays, ce qui éviterait aux bateaux provenant d’Arabie ou d’Irak de devoir emprunter le golfe persique, le mer rouge et le canal de Suez, régions dangereuses s’il en est, surtout ces derniers temps, avec l’instabilité politique qui règne dans la région.
· Il y a enfin et surtout Israël, qui a toujours souhaité voir le régime d’Assad tomber, d’autant plus que ce régime soutient le Hezbollah.
Que s’est –il vraiment passé dans la banlieue de Damas ? Honnêtement, je n’en sais rien.
· Les Américains disent que la responsabilité en revient à Assad ou à son armée. Ils disent avoir « suffisamment » de preuves, mais ils ne les montrent pas.
· Assad dit que ce n’est pas lui.
· Les Russes disent avoir la preuve (elle a été montrée à l’ONU) que les rebelles ont tiré des missiles juste à l’endroit où a eu lieu le massacre. Rien ne dit cependant que ces missiles contenaient des agents chimiques, mais c’est troublant.
· Certains opposants ont critiqué l’Arabie, qui leur aurait envoyé des armes chimiques sans les prévenir et sans leur expliquer comment il fallait s’en servir. Les morts dans leur camp serait donc dû à un accident de manipulation.
· D’autres opposants disent que des groupes radicaux parmi eux auraient provoqué l’incident pour obliger les Etats-Unis à intervenir. Ainsi, ils affirment avoir vu des récipients contenant des produits chimiques qui ont ensuite été ouverts dans la banlieue de Damas.
· Dans le même ordre d’idée, on pourrait imaginer que l’Arabie, le Qatar et la Turquie, voyant les Etats-Unis un peu réticents à intervenir, aient agi dans le même sens.
· Il en va de même d’Israël, dont il n’est plus à démontrer que les services secrets sont passés maîtres dans des actions en pays étrangers.
Bref, on voit que les explications sont multiples et qu’il n’est pas évident du tout qu’Assad soit le responsable de ce massacre, puisqu’il est le seul perdant de cette situation (avec les victimes innocentes, évidemment).
Bref, la situation est si complexe qu’on ne s’y retrouve plus. On sait aussi que l’Etat israélien, qui n’aime certes pas le gouvernement de Bachar el Assad, n’aime pas d’avantage les djihadistes enragés qui pourraient le remplacer. En d’autres termes, le statu quo actuel, où les deux parties s’affrontent en s’épuisant mutuellement, arrangerait bien Jérusalem. Donc, quand Assad prend le dessus, comme c’est le cas actuellement, il faudrait s’arranger d’une manière ou d’une autre pour que les USA viennent tempérer son ardeur. L’attaque chimique pourrait donc bien être un coup des services secrets israéliens pour obliger son allié à intervenir. Mais si on commence comme cela, cela n’aura plus de fin. Pourquoi, quand les missiles US s’abattront sur Damas ne pas couler un destroyer américain et accuser l’Iran ? Ce serait une belle manière de se débarrasser de ce voisin gênant.
Bon, je fais un peu ici de la politique fiction mais parfois la vérité dépasse la fiction.