Si l'on connaît Haendel lyrique, on connaît moins sa musique instrumentale et en particulier sa musique de chambre.
L'ensemble Rosasolis a ainsi conçu un programme qui alterne les méditations instrumentales inattendues et les feux d'artifices vocaux. Le talent de la soprano Magali Léger, révélation des Victoires de la musique classique en 2003, aussi à l'aise dans le baroque que dans Offenbach ou Gershwin, explose dans ces airs d'une extrême virtuosité.
Georg Friedrich Haendel 1685-1759 Coelistis dum spirat Sonate op.2 n°5 Salve Regina Sonate op.2 n 8 Gloria in excelsis deo
Ensemble Rosasolis
soprano Magali Léger
violons Guillaume Humbrecht et Marieke Bouche
clavecin et orgue positif Julie Blais
violoncelle Nicolas Crnjancki
« Magali Léger nous donne cette sensation (…) que rien ne saurait borner l'inspiration de Haendel. »
Télérama
Deux de nos lectrices ont la chance d'assister à ce spectacle et m'ont promis un compte-rendu circonstancié. Merci Anne-Marie de nous avoir signalé ce concert de Magali LEGER dans la bonne ville d'Aix en Provence en ce merveilleux théâtre à l'italienne (la bien nommée pour recevoir Haendel en Italie).
Cette très belle salle doit son nom au fait que Louis XIV y pratiqua " la paume " en 1660. Transformé en théâtre au siècle suivant, il est aujourd'hui une rareté du patrimoine, un des derniers exemples avec le Théâtre de la Reine à Versailles ou la très belle salle de Saumur en Auxois d'une salle à l'italienne datant du XVIIIème siècle. Ecrin rouge et feutré, c'est un lieu idéal pour les opéras intimes, les créations contemporaines, les récitals ou les concerts de musique de chambre.
Pour la petite histoire : Un prince invita Haendel en Italie...
L’Italie aura une influence déterminante sur l’évolution musicale de Haendel. Celui-ci y rencontre et entend les compositeurs et interprètes de quelques-uns des plus grands opéras, oratorios et cantates du monde, de même que des principales formes instrumentales du concerto et de la sonate. L’expérience raffine ses talents et ce sera 3 années d'éblouissement :
Le jeune Haendel en voyage à Rome, Naples, Venise. Le tour d'Italie se révèle propice à une révélation personnelle et artistique; celui qui, déjà émancipé à 18 ans comme violoniste de rang dans l'orchestre de l'opéra de Hambourg (1703, alors dirigé par l'intraitable Keiser), découvre in situ, la magie de l'opéra italien, "dans le texte". Immersion d'autant plus féconde que les premiers chefs d'œuvre ne tardent pas à éclore: le jeune musicien âgé de 22 ans, protégé de Ferdinand de Medicis à Florence, rejoint Rome. Ses premiers "devoirs" catholiques (Dixit Dominus, Laudate pueri, Nisi Dominus) étonnent, captivent, convainquent. Très vite, les "grands" se disputent sa manière: le cardinal Pamphili lui commande la musique de son texte pour un oratorio Il trionfo del Tempo e del Disinganno (création au Palais Ottoboni, Carême 1707). Comme c'est le cas du peintre Poussin au XVIIè, le contact du milieu romain produit un déchaînement de l'énergie créatrice, une "furià" magnifique qui n'est pas seulement éblouissante dans les moyens et l'écriture: sa vérité et sa justesse de ton sont indiscutables aussi.