A leur grande surprise, des chercheurs qui ont étudié quelques 130 nébuleuses planétaires situées dans le bulbe galactique, ont remarqué que toutes celles qui appartiennent à la classe des bipolaires sont alignées ! Comment expliquer ce phénomène qui, selon eux, ne peut être fortuit ?
Regroupées en trois classes ou catégories, les nébuleuses planétaires sont des corps célestes très diffus, à la silhouette ronde, parfois en sablier ou papillon à l’instar de la célèbre Messier 27 (M 27) — surnommée “Dumbell”, “nébuleuse de l’Haltère” ou encore le “trognon de pomme” — découvert en 1764. Ce sont, en quelque sorte, des mues d’étoiles sur le déclin. De vieux Soleil qui relâchent et abandonnent leurs enveloppes externes. En observant l’une d’entre elles en 1785, l’astronome William Herschel donna ce nom de “planétaire” qui lui colle à la peau et a toujours court.
Sur 130 nébuleuses planétaires sélectionnées dans le bulbe centrale de notre galaxie, les astronomes se sont aperçus, grâce aux images réalisées avec le télescope spatial Hubble et le grand télescope terrestre NTT (New Technology Telescope – ESO), que toutes celles qui appartiennent à la catégorie des bipolaires — généralement en forme de papillon … — ont leurs axes alignés sur le plan de la Voie Lactée !
Comme il n’est pas rare que les étoiles soient en couple ou encore en trio, les astronomes estiment que la grande pluralité des formes rencontrées dans la galaxie (galerie protéiforme …) est, dans de nombreux cas, le fruit de l’interaction des protagonistes. A cela, peuvent s’ajouter l’influence de possibles planètes en orbite. Ainsi, ces nébuleuses planétaires dites bipolaires doivent notamment leurs apparences symétriques caractéristiques à la relation étroites entre deux étoiles.
« Pour qu’elles s’alignent ainsi, il faut que les systèmes d’étoiles qui ont donné naissance à ces nébuleuses soient animés d’un mouvement de rotation perpendiculaire aux nuages interstellaires à partir desquels ils se sont formés, ce qui est pour le moins étrange » analyse Bryan Rees (Université de Manchester), autre contributeur.
Pour tenter de répondre à cette nouvelle énigme plutôt inattendue, les astrophysiciens imaginent qu’un champ magnétique intense aurait joué un rôle très important il y a plusieurs milliards d’années, lorsque le bulbe galactique s’est constitué. Par ailleurs, ce dernier apparait comme un élément moteur (plus qu’escompté auparavant) à ne pas négliger afin de mieux comprendre l’évolution de notre galaxie et celle des autres qui peuplent l’Univers.
« Le fait qu’ils se comportent réellement de façon inattendue a des conséquences, non seulement sur le passé de chaque étoile prise individuellement, mais également sur l’histoire de notre galaxie toute entière » note Albert Zijlstra en conclusion.
Crédit photo : NASA/ESA/A. Zijlstra et Bryan Rees (The University of Manchester).