genre: drame
durée: 1h40
Année: 2013
l'histoire: Antoine, photographe joyeusement désabusé, a pour seul ami Matéo, le jeune fils de sa voisine souvent absente, auquel il donne une éducation fantaisiste. Un matin, des notes de piano venues de l'immeuble d'en face captent son attention. Antoine ne sait pas encore que celle qui les joue, Elena, étudiante idéaliste et sans concession, va bouleverser sa vie et lui permettre enfin de trouver une place sur la Terre.
la critique d'Alice In Oliver:
L'air de rien, avec Une place sur Terre, actuellement dans les salles de cinéma, la réalisatrice, Fabienne Godet, signe son troisième long-métrage. Jusque-là, Fabienne Godet s'était engagé dans un cinéma social et dénonciateur. Cette fois-ci, la cinéaste change son fusil d'épaule (façon de parler) puisqu'elle signe un drame noir et sans concession.
Au niveau de la distribution, Une place sur Terre réunit Benoît Poelvoorde, Max Baissette de Malglaive, Ariane Labed et Julie Moulier.
Cela fait un petit moment que Benoît Poelvoorde accumule les petits navets et/ou les films sans intérêt au cinéma. Autant dire que l'on n'attendait plus grand chose de l'acteur, en mode cabotinage depuis belle lurette. Pourtant, et on le sait depuis longtemps, Benoît Poelvoorde possède un immense talent. Clairement, ce dernier sait se fondre dans tous les registres, que ce soit le comique ou le genre dramatique. En l'occurrence, Une Place sur Terre ressemble à une tragédie grecque, dont la thématique principale repose sur la renaissance d'un photographe alcoolique, Antoine (Benoît Poelvoorde).
Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! Antoine, photographe joyeusement désabusé, a pour seul ami Matéo, le jeune fils de sa voisine souvent absente, auquel il donne une éducation fantaisiste.
Un matin, des notes de piano venues de l'immeuble d'en face captent son attention. Antoine ne sait pas encore que celle qui les joue, Elena, étudiante idéaliste et sans concession, va bouleverser sa vie et lui permettre enfin de trouver une place sur la Terre.
Ce qui frappe immédiatement dans la mise en scène du film, c'est cette dichotomie entre l'apparente joyeuseté de ce photographe torturé et blessé par la vie et cette tristesse insondable, incarnée par le romantisme et l'extrême sensibilité d'Elena (Ariane Labled).
L'artiste se prend d'une soudaine passion pour cette belle jeune femme qu'il photographie sous tous les angles. Pourtant, à aucun moment, Fabienne Godet ne sombre dans le piège du sentimentalisme à deux balles. D'ailleurs, sur ce dernier point, la réalisatrice ne fournit aucune explication sur le passé et les zones d'ombres de son duo principal.
Ce qui est un peu dommage et légèrement frustrant par moments. Toutefois, Fabienne Godet peut s'appuyer sur l'immense performance de Benoît Poelvoorde, totalement investi dans son rôle, et qui livre une composition bouleversante.
Difficile de rester de marbre devant ce personnage atypique, qui fait figure de nouveau romantique du XXIe siècle, mais sans jamais sombrer dans la caricature un peu "cliché" (c'est le cas de le dire !). De ce fait, Fabienne Godet signe une oeuvre parfois fascinante, à la conclusion fataliste.
En gros, ne vous attendez pas à un happy-end. Benoît Poelvoorde trouve ici l'un des meilleurs rôles de sa carrière. D'ailleurs, l'acteur est tellement charismatique qu'il finit presque par noyer les autres interprètes du film. Mais ne soyons pas trop sévère, dans l'ensemble, Une Place sur Terre reste une belle réussite.
Note: 15/20