La langue des oiseaux de Gilles de Obaldia

Par Etcetera

L’homme, une fois sorti de la poussière,
a inventé le plumeau pour ne pas y retourner

Traverse

Traverse, s’il le faut, le pays de ta désolation intérieure
En acceptant d’aller voir cette désolation,
Tu t’enrichis et tu peux croître

En repoussant tout ce qui t’est inconfortable,
tu deviens un illusionniste ingénieux
et ta souffrance s’accroît

Enfonce-toi lentement dans la méditation

Bientôt, tu n’auras plus pied,
et tu seras à nouveau cet amoureux de l’intérieur,
captif et capteur, passé au crible des proximités

Mains de songe

Toute blessure demande
de l’attention, des soins

Cette qualité de présence
qui nous fait si souvent défaut
ici est exigée

Je veux bâtir un feu au bord du monde
pour revoir tes yeux,
pour serrer encore tes mains
et rire quand le bois du soleil crépite !

Mains de songe
palpant le visage changeant de l’eau
la beauté vous fait signe
du fond de la nuit

La langue des oiseaux avait paru en 2012 aux éditions de la Maison de Poésie.