09 septembre 2013
On célèbre la saison japonaise au musée Guimet jusqu’au mois de janvier prochain … Une aubaine pour tous les amateurs de cette culture du bon goût, de la ligne épurée, de l’art partout présent dans la vie quotidienne. Les objets présentés sont issus des collections du musée Guimet – la fameuse collection de textiles de Krishna Riboud – et de prêts privés.
Ici, une merveilleuse mise en lumière de la technique du Tsutsugaki : l’impression sur tissu délimitée par un léger filet de pâte de riz déposé un peu comme pour le batik indonésien (une autre de mes passions). Tsutsu signifie en effet cône, et gaki : dessin.
Un mode d’expression apparu à la période Muromachi (1337 – 1578) et qui atteint son apogée lors de la période Edo (1663 – 1868) puis disparut avec la seconde guerre mondiale. Un art populaire sublimant le décor quotidien : les vêtements, les couvertures (futon), les bannières (nobori) destinées à signaler des fêtes religieuses, des tapis de selle ou plus simplement des tissus imprimés réservés à l’emballage des cadeaux et qui comptent pour les Japonais autant que le cadeau lui-même (furoshiki). On y représente les armoiries du clan ou de la famille, des animaux mythiques comme des phénix et des dragons, des oiseaux (grues, hérons, canards), des personnages du quotidien ou des guerriers effrayants, des motifs floraux comme le prunus et les cerisiers qui évoquent le printemps, des objets usuels ou rituels comme des éventails, ou les accessoires permettant de préparer le thé, cérémonie emblématique de la culture japonaise.
On regrettera sans doute que l’espace alloué à ces merveilles textiles soit restreint, on se bouscule devant les vitrines. Toutefois, cette couleur indigo à elle seule est une merveille de poésie. La pureté du dessin ainsi que leur modernité immuable me transportent au pays du soleil levant : après la lecture du « Clan des Otori », je suis encore en pensée au Japon.
Exposition au Musée Guimet jusqu'au 7 octobre, 3ème et 4ème étages - www.guimet.fr - fermé le mardi - 7,50 €