RISQUE CARDIAQUE: Le paradoxe de l'obésité, pas toujours facteur de risque – ESC Congress

Publié le 09 septembre 2013 par Santelog @santelog

Cette étude, française, présentée au Congrès de l’European Society of Cardiology, précise les limites des effets néfastes de l’obésité sur le risque cardiovasculaire. Des effets néfastes indiscutables sur la tension artérielle et la dyslipidémie mais plus ou moins sévères en fonction des symptômes. Ainsi, un tour de taille élevé augmente de 44% le risque de décès cardiaque, et indépendamment de l’IMC. En conclusion, ici le paradoxe de l’obésité est confirmé, mais l’apparition de symptômes métaboliques, dont l’obésité reste un facteur déterminant, reste un indicateur majeur du risque.

Des études ont déjà évalué les effets bénéfiques du contrôle et de la perte de poids sur le risque cardiovasculaire, mais d’autres ont révélé ce paradoxe où l’obésité apparaît même comme un facteur de protection contre un pronostic cardiaque défavorable. L’auteur cite en particulier une méta-analyse de 40 études portant, au total sur plus de 250.000 patients, publiée dans le Lancet en 2006, qui montre des patients atteints de maladie coronarienne avec un IMC faible présentent un risque relatif accru de mortalité cardiovasculaire et toute cause confondues, vs des sujets en surpoids avec IMC de 25 à 29,9 kg / m2.

Le paradoxe de l’obésité persiste : Pour l’auteur, Tabassome Simon, Hôpital St Antoine (Paris), le paradoxe de l’obésité persiste, en particulier chez les patients ayant subi un AVC. Son étude a porté sur les données du registre français des STEMI (Infarctus du myocarde avec élévation du segment ST) couvrant 60% des établissements français. L’analyse montre que les taux de mortalité à 5 ans sont plus faibles dans le groupe IMC= 25-30 kg/m2 et plus élevés dans les groupes IMC < 22 et IMC > 35 kg/m2.

·   L’obésité et l’insuffisance pondérale sévères sont donc associées avec le risque le plus élevé de décès après hospitalisation.

·   Par ailleurs, un tour de taille élevé (quartile supérieur), indépendamment de l’IMC, st identifié comme un indicateur majeur de risque accru de décès à 5 ans (+ 44%).

ØUne autre étude japonaise montre sur 1.105 patients hypertendus, atteints de diabète de type 2 et suivis sur 3 ans, que la diminution de l’IMC diminue est inversement associée au risque de maladie cardiovasculaire et le risque relatif le plus faible est ici enregistré chez les patients à IMC le plus élevé (premier quartile).

ØUne étude de cohorte danoise, qui a suivi l’effet du poids corporel sur la survie de 1.685 femmes âgées de 64 ans en moyenne, atteintes de maladie coronarienne suggère que le gain de poids (et non le poids corporel absolu) est associé à une diminution de la mortalité.

ØEnfin, une étude danoise menée sur 261.489 femmes constate que les participantes à bon équilibre métabolique ont le même risque cardiovasculaire quel que soit leur IMC. Dans cette étude, le surpoids (IMC ≥ 25 kg/m2) n’est pas non plus associé à un risque accru de crise cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral vs un poids normal.

Le paradoxe est bien là, mais les explications restent incertaines : Le traitement plus rapide par statines ou des antihypertenseurs en cas de surpoids ou d’obésité est invoqué, ou encore des bénéfices biologiques liés au tissu adipeux. Etre en surpoids, mais sans troubles métaboliques ne semble donc pas associé à un risque accru chez les femmes et à court terme. Cependant, l’apparition de symptômes métaboliques, dont l’obésité reste un facteur déterminant, est associée à une augmentation marquée du risque cardiovasculaire.

Source: ESC Congress 2013 – Amsterdam Obesity: the problem persists but paradox is apparent

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