L’UFML vient donc de faire son université d’été. A la différence des syndicats institutionnels, cette université d’été ne se déroulait pas dans un cadre idyllique dans la tiédeur de septembre et la profondeur de sièges en velours de centre de congrès ou autre Casino… Non, l’UFML avait choisi un tout autre concept : l’Université d’été itinérante : les invités, les experts, les orateurs ne venaient pas à l’UFML. C’est l’UFML qui venait à eux !
Mercredi 04/09, nous avons participé à un débat sur les mutuelles et les réseaux de soins, débat dont notre vice président, le Dr David Schapiro, vous fera le résumé, mais qui montrait déjà et en préambule, à ces journées, que les responsables de ces structures sont « décomplexés » !
Nous avons rencontré la présidente du CISS Mme Claude Rambault et son directeur Mr Pierre Maurel. 2 h de discussions qui nous ont permis de présenter l’UFML, d’exprimer nos idées, de mettre en évidence ou de contrer un certain nombre de positions du CISS, mais également de tisser la trame d’une possibilité de collaboration et, à tout le moins, de rencontres futures.
L’UFML est, en effet, en relation permanente avec les médecins de terrain, du public comme du privé, en échange permanent avec eux. Elle peut, à l’inverse des syndicats dont la proximité est inversement proportionnelle aux responsabilités institutionnelles, connaître et faire connaitre, les besoins réels, les fausses routes, les urgences…
Le même jour, un repas de travail a été organisé avec un économiste de la santé de renom, avec lequel l’UFML travaille et prépare des solutions pour demain…
L’après-midi, rencontre avec les responsables de la lutte pour la sauvegarde de l’Hôtel Dieu (cf Com de Presse), le Dr Gérald Kierzek et des professionnels en lutte. Rencontre avec les représentants des dentistes, des opticiens, des biologistes et du président du BLOC le Dr P Cuq afin de faire point sur la mise en place des réseaux de soins, des décotes tarifaires, et construire la possibilité d’actions communes pour demain.
Rencontre avec des représentants de médecins hospitaliers afin d’écouter, de comprendre et d’échanger plus spécifiquement sur les problèmes de gouvernance et d’organisation au sein de l’hôpital public et de tracer, là encore, la possibilité de travail et de lutte commune.
Le soir, l’UFML rencontrait Jean Paul Hamon de la FMF afin de renforcer encore les liens qui nous unissent et préparer les échéances futures.
Jeudi 05/09, le bureau a participé aux journées de rentrée de la FHP, et je vous renvoie au résumé réalisé par notre Vice Présidente, le Dr Dominique Thiers-Bautrant . Là encore, nous avons constaté avec une certaine incrédulité, mêlée d’effrois, cet état décomplexé des représentants des mutuelles et du marché. Nous sommes intervenus, à plusieurs reprises, et nous allons voir auprès de la FHP s’il est possible d’accéder aux documents sonores de cette journée.
Vendredi 06/09, Interview sur Pratis TV de votre serviteur : Qu’est ce que l’UFML ? Où va-t-elle ? Quelles urgences ? Soutien à l’Hôtel Dieu, Violences médicales… Interview qui sera mise en ligne dès jeudi prochain.
Enfin, le soir, le bureau se déplaçait dans le Nord à Mouvaux, et était rejoint par plusieurs délégués régionaux pour participer à une réunion de province organisée par le Dr Maxime Balois, délégué régional du 59, au contact de près de 80 confrères. Une fois de plus, l’ensemble des problématiques, qui nous frappent, ont été abordées, et la réunion extrêmement productive s’est terminée à près de minuit.
S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir, de ces trois jours de rencontres, ce serait celle-ci : plus que jamais, notre exercice, votre exercice est DIRECTEMENT menacé !
Au regard d’assurances complémentaires qui, de façon décomplexée, osent exprimer le modèle de soins qu’ils vous préparent : Une santé marchandisée à l’extrême où le médecin n’est qu’un produit, une interface au sein d’une « marque » (terme employé à plusieurs reprises par le directeur de Malakoff Mederick) à laquelle il appartient à part entière.
Un médecin, dont l’exercice sera soumis à un cahier des charges défini par le financeur, et, dès lors, sera prisonnier de ses choix ou plutôt de ses non choix. Une médecine automatisée sans réflexion autre que l’obéissance.
Un médecin qui accepte de baisser ou maintenir ses tarifs et une mutuelle ou assurance complémentaire dirigeante qui contractualise l’augmentation de son nombre d’actes « nous allons saturer vos blocs » – avons nous entendu – jusqu’à la non qualité, jusqu’à la faute… individuelle. Une médecine obéissante où l’obligation d’installation et la notion de quota ressurgissent.
Une médecine sur-administrée, désignée coupable de tout.
Une médecine dont, nouvel étage de la fusée « enfermement », on vient aujourd’hui de voler l’organisme de retraite !
Suite aux attaques répétées de la CSMF envers Gérard Maudrux, aux enquêtes de la Cour des Comptes en relation directe avec ces attaques, l’état, dès lors lui aussi « décomplexé », vient de mettre sous tutelle, le président de notre caisse de retraite, et, plus grave encore, parle de nommer par décret les président de la CNAVPL : caisses de retraites des professions libérales. Une manne de 18 milliards, réserve prudentielle de nos caisses de retraite, vient de tomber dans les mains de l’état ! Le modèle de gestion du RSI doit être appliqué à nos régimes, la catastrophe industrielle risque donc de s’ajouter au cambriolage…
A la mise en péril du Secteur 2, par la signature de l’avenant 8, s’ajoute la perte de la gestion de la CARMF par la profession et la confiscation de ses réserves. Nous connaissons encore une fois le coupable.
Et cela continue : Le PLFSS passera en première lecture à l’assemblée nationale fin septembre et il sera voté fin octobre. Il contient les articles de la stratégie nationale de santé et ses douloureuses surprises et, un petit nouveau qui va, n’en doutons pas, faire la une de votre exaspération, le contrat responsable.
La ministre, en effet, pour ce que nous savons, désire ajouter aux PLFSS, une modification des contrats responsables. Le contrat responsable offre pour l’organisme de mutuelle qui le signe des avantages fiscaux en échange de l’engagement à réaliser un certain nombre d’actes : prévention, communication de santé publique etc…
Le fait nouveau serait l’introduction dans ces contrats responsables de l’engagement par les mutuelles à ne rembourser que, et uniquement, le CAS contre une augmentation substantielle des avantages fiscaux !!!
Le secteur 2 affaibli par le CAS est mort ! Une seule question se pose… Quelle est la goutte qui fera déborder le verre de votre exaspération !
Pour l’UFML il est temps, avec ses partenaires, de définir la liste de nos revendications, la liste des points, derrière lesquels nous ne reculerons pas, et de lancer la mobilisation ! Pour l’instant nous ne pouvons fixer de date précise, mais les contacts que nous avons pris et les nouvelles réunions à venir ainsi que les choix politiques qui risquent de nous être imposés, rapprochent chaque jour celle-ci et rendent plus probable son existence…
L’UFML va donc accélérer encore la construction de cette mobilisation et nous allons avoir besoin de vous tous. Pour la mobilisation de la profession médicale, pour la défense de cette idée de médecine libre et indépendante, qu’ils veulent faire disparaître, qu’ils veulent mettre à bas, qu’ils veulent tuer !
Cela passe par une construction commune avec nos partenaires du public comme du privé et une capacité d’adaptation et de réactivité immédiate aux événements. Vous pouvez compter sur nous pour cela, mais vous devez aussi compter sur vous.
Soyez actifs, proposez nous ici, sur la page. Un post sera dédié à cet effet, avant cette mobilisation de grande ampleur à laquelle nous devons travailler des actions ponctuelles, rapides, mouvantes, communicantes.
Nous devons être présents, nous ne devons pas lâcher nos adversaires, et nous devons rendre coup pour coup. Réfléchissez, proposez, mobilisez, agissez !
Rejoignez l’UFML dans sa nouvelle page Facebook UFML communauté et n’oubliez pas de « Liker » !!!
Tout sur les contrats responsables et les demandes des Mutuelles de France qui veulent votre disparition :
Extrait de ce texte : une preuve de plus des réalités décrites par l’UFML :
Objectifs : faire des contrats responsables et solidaires des outils de régulation.
La généralisation de la complémentaire santé dans toutes les entreprises privées, prévue dans l’Accord national interprofessionnel en cours d’examen au Parlement, renforce la nécessité de réviser le contenu des contrats responsables et solidaires. Rappelons que pour être éligibles aux aides publiques, les contrats collectifs sont soumis aux critères des contrats responsables et solidaires. Les pouvoirs publics disposent donc d’un outil majeur pour éviter les dérives que nous connaissons depuis de nombreuses années.
Les Mutuelles de France se prononcent pour un renforcement significatif des règles qui régissent les contrats responsables et solidaires pour contribuer réellement à la régulation de l’ensemble des dépenses de santé et à la réduction des inégalités entre contrats individuels et collectifs. Elles demandent enfin que cette réforme aboutisse à supprimer la TCA de ces contrats.
Viser le retour à des tarifs opposables.
Les contrats complémentaires, tout particulièrement les contrats collectifs, dont 74% prennent en charge les dépassements d’honoraires, en solvabilisant cette pratique, ont contribué à leur développement. Il faut aujourd’hui inverser ce processus. L’accord conventionnel d’octobre 2012, signé entre l’Assurance maladie, les syndicats de médecins et les organismes complémentaires qui fixe l’objectif de retour et de revalorisation des tarifs opposables a créé le Contrat d’accès aux soins. La réforme des contrats responsables et solidaires doit s’inscrire dans ce prolongement. Aucune obligation de prise en charge des dépassements d’honoraires ne doit être inscrite dans les contrats responsables et solidaires. De plus, seuls les dépassements des médecins adhérant au Contrat d’accès aux soins devraient être pris en charge. A terme, l’objectif est bien de revenir à des tarifs opposables, et donc à la suppression des dépassements de tarifs.
Dans le même objectif, les futurs contrats responsables et solidaires doivent également prévoir des plafonds de prise en charge des actes en optique, dentaire, et audioprothèse afin d’éviter l’inflation de ces prix déconnectés des tarifs de la Sécurité sociale et éviter la surenchère des tarifs.
Auteur : Dr Jérôme Marty, Président de l’Union Française pour une Médecine Libre
Source : Newsletter de l’UFML, 8 septembre 2013
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