Complément circonstanciel de grâce

Publié le 07 septembre 2013 par Euphonies @euphoniesleblog

 

 

London Grammar - If you wait

Difficile de parler de London Grammar. Parce que comme bien souvent, l’adjectif sera creux et la référence vaine. Le trio anglais, repéré pendant l’été, est le client idéal du critique musical parce qu’on peut y aller de son rapprochement avec les XX, avec Soap & Skin, Mazzy Star, un poil de Massive Attack, un zest de St Vincent, J’en oublie sûrement.

Difficile de parler de London Grammar, parce que justement ce n’est pas la somme de toutes ces références. Et que plus ça va plus je me dis que comparer un artiste à un autre est aussi pertinent que d’avouer à un ami qu’il ressemble de trois quart-face au concierge de Gérard Darmon. Si jamais vous ne connaissez pas Mazzy Star ou Soap&Skin, allez-y. Mais j’ai souvent envie d’écrire pour celui qui s’en fout de la généalogie. Il suffit de déplacer le champ d’investigation pour voir ce qu’il y a de désagréable à tisser un réseau de ressemblances. On peut aimer De Palma et pas Hitchcock. Honoré sans Demy. On peut aimer Interpol et pas Joy Division. Aline sans Gamine. Etc…

Difficile de parler de London Grammar sans parler de l’état d’esprit dans lequel on est quand on l’écoute. Ca vaut toutes les analyses du monde. C’est un disque parfait pour appréhender l’automne avec un doggy-bag d’été dans l’oreille. Un disque parfait pour la mélancolie, pour les actes manqués. Mais aussi pour l’apesanteur qu’il révèle, les portes inconscientes de la nostalgie qu’il ouvre sur la seule puissance fragile de la voix d’Hanna Reid. Le reste on s’en fout. Ne pas l’écouter en passant l’aspirateur. L’entendre le soir. Wasting my young years, Strong, le sublime Nightcall. Sceller des dossiers, cristalliser, retenir l’introduction de Shyer.

If you wait est l’album sur lequel on aurait envie de vivre des choses importantes. Difficile d’en parler. C’est à vous maintenant.

 Strong :

Wasting my young years en live :