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Ilo Ilo, film d'Antony Chen

Publié le 08 septembre 2013 par Mpbernet

08 septembre 2013

Bien évidemment, nous ne pouvions pas rater un film singapourien, qu’il ait obtenu la Caméra d’Or à Cannes ou pas… d'autant plus que c'est un excellent film.

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C’est une histoire simple, très tendre, mais si triste … Jiale est un petit garçon de 11 ans qui ressent en lui les difficultés financières non formulées de ses parents, à sa manière : il est « opposant » tant à l’école qu’à la maison. Car en ces années 90, Singapour connaît une grave crise économique. La maman de Jiale (Yeo Yann Yann), enceinte de son deuxième enfant, est bien placée pour appréhender la situation, puisqu'elle est secrétaire à la DRH d’une compagnie de shipping et distribue les lettres de licenciement. Le père (Chen Tianwen), lui, pas très fute-fute, se fait licencier, prend un job à durée déterminée inférieur à sa qualification, bientôt ils devront se séparer de leur voiture, ils envisagent même de vendre leur HDB (appartement en copropriété).

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C’est pourtant le père qui engage une nounou, une « maid » philippine, Térésa (Angeli Bayan) pour seconder son épouse. Tout de suite, elle est confrontée à l’hostilité de Jiale. Elle a dû tout quitter – et en particulier son bébé laissé à sa sœur – pour travailler. Quitte à avoir un deuxième job, au « noir » le seul jour de congé mensuel dont elle dispose, pour envoyer de l’argent au pays.

Petit à petit, Térésa parvient à capter l’amour de Jiale, mais aussi la jalousie de la mère … Au cœur de la crise, elle devra repartir dans son pays. Au moins, espère-t-on, temporairement. Car le Singapour qui nous est présenté ici, est un pays en crise économique. Rien à voir avec le Singapour d’aujourd’hui. Mais très bien vu, plein de sensibilité. A croire que le réalisateur veut nous faire comprendre que la prospérité d'aujourd'hui peut d'un jour à l'autre disparaître. Une famille de la classe moyenne singapourienne, d’origine chinoise, certes, mais complètement imprégnée des valeurs de la discipline, de l'importance de la connaissance et de la démocratie. Un hommage au libéralisme, à la dure loi du marché, à la valeur du travail ...

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Tous les acteurs sont justes. Le petit garçon (Koh Jia Ler) en particulier, Térésa, la mère, le père dépassé … L’appartement, ses coursives, les hauts immeubles,les larges avenues bordées de grands arbres, le quartier de Lucky Plaza … On est tout de suite transporté dans la ville-Etat. Un film prenant, avec des références claires à Wong Kar-waï (entre autres). Du beau cinéma d’auteur, très proche du cinéma européen, sans concession.


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