Les Apaches, film de Thierry de Peretti

Publié le 08 septembre 2013 par Onarretetout

La première évidence, avec ce film, c’est que la Corse n’est pas uniquement faite de ces paysages superlatifs que nous a montrés le Tour de France. Il y a d’ailleurs bien des moments où ces images m’ont semblé fausses, mais peut-être était-ce lié aux soupçons qui pèsent sur ce sport…

Les soupçons, il y en a dès le début du film. Un père et son fils viennent faire le ménage et préparer la villa, encore vide à ce moment, pour ceux qui vont y venir passer quelques jours. Entre le père et le fils, il y a déjà un hiatus, celui de l’adolescence sans doute. Celui qui va tourmenter le fils plus tard, trop tard. L’image est nerveuse à l’approche du forfait et elle le restera tout le reste du film. Les mondes séparés sont moins ceux qui se distendent au sein de la famille que ceux qui déchirent une société en fragments inconciliables : l’absence de police, l’autorité du patron, l’emprise des malfrats, les multiples fractures sociales (de classes, d’origines, de sexes, d’âges…). Et nous assistons dans nos fauteuils à l’enchaînement des faits, l’engrenage du désespoir, et rien ne pourra réparer le forfait. Rien. Qu’est-ce que j’aurais fait, moi-même ? Qu’est-ce que nous aurions fait, spectateurs, regardés par ce groupe d’individus insouciants dansant autour de la piscine, cette même piscine où s’est engagé, dans la nuit, le drame.