C’est à nouveau « l’hypothèse de l’hygiène » qui est évoquée avec cette étude de l’Université de Californie- Los Angeles (UCLA), une hypothèse qui soutient une variation de l’immunité avec la diversité microbienne de l’environnement. La forte augmentation de la prévalence des allergies ces dernières années serait-elle liée à une réduction de l’exposition aux pathogènes durant certaines étapes clés du développement ? Ici, l’étude, publiée dans le British Journal of Dermatology, met en cause, entre autres expositions, le contact de la mère durant sa grossesse, au chlore des piscines, dans le risque d’allergies topiques chez l’enfant.
Les chercheurs ont voulu vérifié que l’augmentation des expositions aux produits chimiques en général, et en suspension -et non au chlore des piscines seulement- en particulier lors des périodes de susceptibilité comme la grossesse ou la petite enfance, contribue au risque d’eczéma.
Le risque d’eczéma : Ils montrent parmi 5 situations de forte exposition connues à des produits chimiques et persistants dans l’air, soit pendant la grossesse de la mère ou au début de la vie, que la fréquentation de la piscine, durant la grossesse, associée à une exposition à des produits chimiques chlorés atmosphériques est bien associée au développement de l’allergie chez l’enfant. Selon les auteurs, l’exposition même faible à certaines substances chimiques en suspension, peut entraîner l’envoi de signaux d’alerte au système immunitaire et conditionner des réponses immunitaires compatibles avec l’acquisition de l’allergie.
Le risque d’asthme aussi ? Une précédente étude publiée dans la revue Occupational and Environmental Medicine (2) avait déjà alerté sur le risque d’asthme associé au chlore des piscines et avait impliqué cette exposition dans la hausse de l’incidence de l’asthme infantile. Des échantillons de sang de 16 enfants, âgés de 5 à 14 ans, et de 13 adultes, âgés de 26 à 47 ans, avaient alors été analysés, avant et après une séance de natation en piscine couverte pour évaluer les effets du chlore. Les résultats montraient que la fréquentation régulière des piscines était systématiquement et significativement associée à la destruction des barrières cellulaires protégeant le poumon, favorisant la sensibilité aux allergènes.
La natation, un exercice pourtant idéal durant la grossesse : Il n’en reste pas moins que l’exercice est sain pour la mère et l’enfant pendant la grossesse. Et parmi les types d’exercices recommandés (3), la natation qui peut améliorer la santé globale, musculo-squelettique ainsi que les symptômes liés à la grossesse. Parmi ses bénéfices, on peut citer la réduction des douleurs musculo-squelettiques dont du dos, la réduction de la pression artérielle maternelle et même l’amélioration de l’humeur et la réduction du risque de dépression post-partum.
Alors, si l’on doit être conscient du risque, faut-il vraiment se priver de nager durant la grossesse? Ou plutôt tenter de trouver un bassin peu chloré…
Sources:
1. The British Journal of Dermatology 2013 DOI: 10.1111/bjd.12602 Hapten-chemical-atopy hypothesis III: the potential role of airborne chemicals
2. Occupational and Environmental Medicine 2003 doi:10.1136/oem.60.6.385 Lung hyperpermeability and asthma prevalence in schoolchildren: unexpected associations with the attendance at indoor chlorinated swimming pools
3. Journal of the American Academy of Orthopaedic Surgeons (JAAOS) August 2009 vol. 17 no. 8 504-514 Exercise and Pregnancy
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