La lettre à Helga de Bergsveinn Birgisson, Zulma.

Le nom de l'auteur n'est pas facile à mémoriser et pourtant il faut le retenir, sa prose poétique dans ce premier roman enchante totalement. Il parle d'un amour impossible et donc merveilleux (évidemment). Il s'agit d'un vieil éleveur de brebis islandais qui prend le stylo pour écrire à celle qu'il a aimé dans sa jeunesse d'une passion folle et douloureuse. De leur amour manqué, de leur histoire avortée, il tisse la trame avec une sensualité exaltée. Il se souvient aussi de la séparation terrible et des années de manque, de regret et de frustration. Ce roman court mais dense se lit d'un trait tant le charme de l'écriture opère. L'évocation de la nature, de la vie paysanne et du travail rude y est totalement sublimé et sublime. Au fil de ce monologue émouvant, l'auteur se souvient des grands moments de sa vie et de son hésitation (courte) à quitter la campagne pour la ville. L'auteur glisse, au passage, quelques piques bien senties contre la surconsommation futile des grandes villes et prône une vie simple, proche des rythmes de la nature. Bel hymne à la ruralité, émouvante déclaration d'amour, ce roman parle au coeur et aux sens. J'ai adoré cette phrase simple et belle, "Elle frissonnait comme un peuplier dans le vent".
La lettre à Helga, Bergveinn Birgisson, éditions Zulma. Très joliment traduit de l'islandais par Catherine Eyjolfsson. 132 p 16.50€.
Bergveinn Birgisson est titulaire d'un doctorat en littérature médiévale scandinave et a été élevé dans une famille de pêcheur de l'ouest islandais. Après avoir été un immense succès dans les pays nordiques et en Allemagne, la Lettre à Helga est enfin traduit en Français.