12ème Biennale de Lyon

Publié le 07 septembre 2013 par Philippe Cadu

du 12 septembre 2013 au 5 janvier 2014

http://www.biennaledelyon.com/

Entre temps…

Brusquement,

et Ensuite

Thierry Raspail(Directeur artistique), quelle est la règle du jeu de cette 12e édition de la Biennale d’Art Contemporain ?

Depuis la création de la Biennale en 1991, j’ai choisi de lier trois éditions successives à un mot. Après avoir été co-commissairedes trois premières Biennales autour du mot Histoire, j’ai choisi pour les trois suivantes d’inviter trois commissaires successifs autour du mot Global. Puis, il y en a eu trois autour du mot Temporalité, et c’est avec le mot Transmission que nous achevons en 2013 ce quatrième cycle. Chacun des commissaires invités interprète le terme selon sa sensibilité et de mon côté, le mot que je retiens me guide dans le choix du commissaire. Mais ces mots ne sont que le début d’un dialogue que je noue avec eux, ils ne constituent pas véritablement un thème ou un sujet pour la Biennale. Ainsi, lorsque j’ai proposé à Gunnar B. Kvaran d’assurer le commissariat en 2013, c’était bien sûr à la condition qu’il accepte de réfléchir à cette question cruciale de la transmission. La transmission concerne aussi bien l’art que l’histoire, et plus largement la société tout entière, la technique ou la pensée. C’est une transmission accélérée par la vitesse des changements radicaux du monde. Au mot transmission,Gunnar B. Kvaran a répondu de façon très spontanée par récit visuel, car ce sont les récits qui transmettent aujourd’hui. En effet, l’art d’aujourd’hui ne fait rien d’autre que raconter le monde, et il le fait avec de nouvelles formes de récits que trop souvent nous réduisons à des styles, mais c’est bien plus que cela… Lire la suite…


Gunnar B. Kvaran

Commissaire de la Biennale de Lyon 2013

La Biennale de Lyon 2013 rassemble et présente des artistes du monde entier qui travaillent dans le champ narratif et expérimentent, à travers leurs oeuvres, les modalités et les mécanismes du récit. L’exposition met ainsi au premier plan l’inventivité dont font preuve les artistes contemporains pour raconter autrement des histoires neuves, en défaisant les codes narratifs mainstream, les mises-en-intrigue prêtes à l’emploi.

Ces artistes donnent à leurs oeuvres-récits des formes extrêmement variées, utilisant une multiplicité de registres, matériaux et techniques ou technologies. L’exposition mêle ainsi sculptures, peintures, images fixes et animées, arrangements de textes, de sons et d’objets dans l’espace, performances, etc. Elle souligne la manière – les manières, plutôt – dont les jeunes artistes aujourd’hui, selon qu’ils travaillent en Europe, en Asie, en Amérique latine, en Afrique ou en Amérique du nord, imaginent les narrations de demain : des narrations qui négligent les suspenses et les excitations de la fiction globalisée (hollywoodienne, télévisuelle, ou celle de best-sellers de la littérature mondiale) ; des narrations inédites qui défamiliarisent le monde, lui restituent son étrangeté et sa complexité radicales si souvent aplanies et étouffées par les mises-en-récit conventionnelles ; des narrations artistiques qui nous donnent à voir et à comprendre le monde comme toujours neuf et plus intelligible…

Le projet de la Biennale de Lyon 2013 travaille la question de la Biennale d’art contemporain comme la construction d’un monde commun, et non donné. C’est la raison pour laquelle le titre choisi pour la Biennale 2013 évite soigneusement d’annoncer une synthèse descriptive des oeuvres présentées, mais cherche au contraire à les distraire d’une assise explicative commode qui trop souvent contribue à contredire leur polysémie fondamentale. À travers le choix de ce titre qui met l’accent sur les procédés de mise-en-récit, il s’agit d’affirmer la nécessité pour une exposition de battre au rythme de son objet : ici, une attention renouvelée à la forme, à la forme comme productrice de sens, et à l’idée que dans un récit, c’est la façon de raconter, de faire récit, l’invention d’une forme narrative nouvelle qui toujours prévaut. Lire la suite…