Un lecteur du blog pose cette question :
"Bonjour à ...
Au dessus de mes épaule, (Je) ne vois rien ..
Ce (Je) .... c'est qui ??
1 ere personne ??
2 eme personne ???
Merci pour une réponse"
Quand je regarde au-dessus de mes épaules, je ne vois rien en effet, donc qui voit le rien ?
Douglas Harding distinguait la Première Personne et la Deuxième/troisième personne. La Première Personne désigne ce que nous sommes vraiment, le Rien-Conscient, l'Espace-plénitude, ce que nous découvrons au-dessus des épaules.
la Deuxième/troisième personne désigne notre apparence pour les autres : José Le Roy pour vous est deuxième ou troisième personne.
Mais si nous ne voyons rien au-dessus des épaules, peut-on encore parler de personne ?
Il y a déjà 3 ans j'écrivais ceci sur le blog:
"L'éveil conduit-il à l'impersonnel ou au personnel?
En découvrant ma vraie nature, est-ce que ma personne disparait ?
Je pense que c'est un paradoxe. Avec l'éveil, vraiment le moi, l'observateur disparait. Personne ne regarde plus le monde, vraiment personne. On peut dire "il y a vision" et non plus "je regarde le monde". Plus de sujet mais une non-dualité pure. Le monde jaillit dans une vacuité sans limite.Cette disparition de soi est une stupéfaction; un éveil brutal et bouleversant.
Mais en même temps, il y une présence à soi, un redoublement de l'attention sur elle-même, un retour sur soi qui est un JE. Ce JE est unique, singulier, il est le seul JE; il est le JE SUIS.
Ainsi la vacuité est consciente d'elle-même ; cette réflexivité est le JE, le MOI PUR, pour parler comme Schelling.
Cependant ce JE n'est pas un ego opposé à d'autres JE; il n'est pas égoïste car il n'a rien à défendre; il n'a rien à s'approprier car il a déjà tout. Il est vaste comme le monde ; rien n'est en dehors de lui.
Ainsi je suis une personne impersonnelle, une impersonnalité personnelle, une présence et une absence. Une absence de moi-même et une présence du monde.
Un mystère pour moi-même.
Que rend bien le mot français "personne" à la fois absence (il n'y a personne ici) et une personne (un je)."
CE que nous sommes est au-delà des concepts, y compris au-delà du concept déjà ambigü de "personne". C'est pourquoi vous trouvez des traditions qui défendent la thèse qu'il n'y a pas de soi (bouddhisme ) etd'autres qui affirment qui il y a un Soi (Advaita Vedanta, Shivaïsme d'Abhinavagupta, Christianisme),
Je dirai que les deux voies ont raison et tort à la fois : l'expérience révèle une réalité qu'aucun concept ne peut définir. Et c'est tant mieux !