Homeland, Saison 2 , créée par Howard Gordon et Alex Gansa, d'après la série télévisée israélienne, Hatufim (Kidnapped), créée par Gideon Raff.
Synopsis : Suite à l'aveu d'un de ses informateurs sur le terrain, Carrie Mathison, agent de la CIA souffrant en secret de trouble bipolaire, est la seule persuadée que Nicholas Brody, un Marine américain libéré lors d'une opération commando en 2011 après avoir été détenu 8 ans par Al Qaida, a été « converti » et représente aujourd'hui un risque pour la sécurité nationale du pays. Sa persévérance virant à l'obsession maladive pour le comportement du Marine, elle va devoir déterminer si son traumatisme est réel, ou s'il fait partie d'une conspiration visant les États-Unis.Cet article sur la saison 2 de Homeland s'est fait attendre, j'en suis conscient, et nous sommes déjà à une poignée de jours de la saison 3 (le premier épisode étant déjà disponible en version previz - soit partiellement incomplet, principalement au niveau des effets visuels - mais je ne l'ai pas regardé). Avec la reprise approchant à grands pas je me sentais obligé d'écrire cet article de peur de passer complètement à côté et d'avoir un mal fou à revenir dessus plus tard. J'ai donc décidé de revoir la saison en entier pour me remettre tout en mémoire et profiter une seconde fois de cette fantastique saison.
Je pensais initialement repasser rapidement sur la saison, sautant certains passages ou accélérant une partie des épisodes. Que nenni ! Impossible de me décrocher de la série. J'ai au final regardé l'intégralité de la saison avec une attention qui m'a étonné moi même, étant généralement plus que dissipé lorsque je fais un re-visionnage. Homeland m'a scotché, une fois de plus, et même si je me souvenais de la totalité de l'intrigue, même des plus petits détails, j'ai énormément savouré le tout. Il y a presque un an je parlais de la saison 1 et j'essayais maladroitement d'expliquer à quel point Homeland m'avait captivé. Maintenant que je suis à l'aise pour balancer des tirades comportant beaucoup trop d'adjectifs, je pense qu'il est temps d'exprimer une nouvelle fois mon amour grandissant pour cette série. J'ignore d'où cela provient mais je suis particulièrement sensible à la notion de patriotisme. Cela n'a à vrai dire aucune connexion avec ma vie privée et ce n'est pas forcément quelque chose que je possède moi même envers mon pays. Cependant, je suis toujours captivé par la notion de patriotisme et son utilisation que ce soit au cinéma ou à la télévision. Les américains sont les maîtres du genre et nous en servent à toute les sauces. Homeland ne déroge pas à la règle puisqu'on traite après tout de terrorisme et que ces deux notions semblent se croiser plus souvent qu'on ne pourrait le penser. On se retrouve donc avec ce personnage, ici Carrie, qui se sacrifie complètement pour son pays, prête à mettre sa santé en danger dans l'espoir de sauver des vies. C'est quelque chose de vraiment puissant qu'il est difficile de vraiment complètement comprendre. Et c'est à ce moment que je décide de jouer la carte du 11 septembre. Qu'on le veuille ou non, ces attentats ont changé la face du monde, et pas que pour les Etats-Unis. Lorsque les avions ont percuté les tours j'avais douze ans, je n'étais qu'un gamin qui n'avait pas encore les yeux ouvert sur le monde. Douze ans plus tard je regarde autour de moi et je constate amèrement que le 11 septembre m'a accompagné toute ma vie. Il a façonné mon présent et mon futur. C'est exactement ce dont parle Homeland. Le spectre des attentats plane toujours au dessus de la planète, et encore plus au dessus des Etats-Unis. Les agents comme Carrie n'ont connus que ça, ils ont été formé pour défendre le pays de la menace terroriste. C'est leur vie. C'est extrêmement bien illustré lors de la fin de saison avec le dilemme de Carrie entre sa vie privée et l'Agence, symbolisés respectivement par Brody et Saul. Elle ne peut avoir que l'un ou l'autre, et quitter l'Agence est quelque part un plus gros sacrifice car elle renie par la même occasion ce qu'elle est au fond d'elle. Le générique de la série lui même illustre parfaitement ce qu'essaye de montrer Homeland. On y voit Carrie enfant au milieu des évènements terroristes et les quelques lignes de dialogue montrant sa conviction, son besoin vital d'empêcher la prochaine attaque. Attention spoiler majeur ! Je ne l'avais pas forcément ressentit lors de mon premier visionnage, probablement car j'étais sous le choc, mais le dernier épisode, "The Choice", est en réalité bien plus tordu qu'il n'y paraît. Attention, ce qui suit est plus une sorte d'analyse du message que véhicule l'épisode plus qu'une explication scénaristique. Dans cet épisode, Carrie doit faire le choix entre Brody, son amour, et Saul, sa mission. Lors de la cérémonie pour le vice-président, Carrie choisit de s'exclure de l'Agence pour être avec Brody. Quelques secondes après lui avoir dit qu'elle le choisissait, la bombe explose et détruit le siège de la CIA. Il est donc clair qu'en choisissant Brody elle a échoué dans sa mission, elle a baissé sa garde et 'causé' l'attentat, ou en tout cas n'a pas été capable de l'arrêter. Symboliquement, Carrie est responsable, et elle s'en rend compte immédiatement puisqu'elle se retourne aussitôt contre Brody qui est à la fois l'ennemi, le terroriste (comme Saul le dit, il sera toujours l'homme qui a enfilé une veste couverte d'explosifs), et la raison pour laquelle elle a baissé sa garde. Revoir l'épisode m'a ouvert les yeux sur ces petites subtilités et je m'éclate toujours à analyser ce que je regarde en m'émerveillant sur le talent des scénaristes/réalisateurs. Fin spoilers ! La saison, dans sa globalité est très bonne. J'ai été de nombreuses fois surpris par les prises de risque au niveau de l'histoire. La dynamique entre les personnages, principalement Carrie et Brody, change tout au long de la saison ce qui permet de ne jamais s'ennuyer. Le changement de camp de Brody était bienvenue et quelque part inévitable pour le garder dans l'intrigue sans l'envoyer en prison. L'ajout de Quinn au casting était une très bonne chose et l'évolution du personnage m'a beaucoup plu. On navigue un peu en terre inconnue avec ce personnage ni tout blanc ni tout noir. J'espère vraiment le retrouver par la suite aux côtés de Saul. On peut émettre un bémol concernant certaines histoires parallèles qui ne servent pas forcément l'arc principal. Celle qui semble avoir le plus ennuyé les spectateurs était celle de Dana. Personnellement j'ai trouvé intéressant d'explorer rapidement la prise de conscience de la famille de Brody quant au monde de la politique. La série illustre très bien le pouvoir des hommes politique et leur capacité à manipuler la réalité à leurs fins, à la fois professionnellement et personnellement. J'aime beaucoup l'actrice Morgan Saylor qui incarne Dana, elle communique énormément d'émotion à l'image et j'ai vraiment souffert avec elle tout au long de la saison. La scène lors du final où elle découvre la vérité sur son père m'a brisé le cœur.
Homeland est une série fantastique qui possède absolument tout ce que je recherche dans le genre. Plutôt que ce se concentrer sur de l'action comme dans 24, on explore une version plus sombre du combat contre le terrorisme où le héros n'est pas infaillible et fait des erreurs. Le casting est splendide comme pour la première saison et je ne me lasse pas de Claire Danes qui est aussi belle que talentueuse. La deuxième saison est géniale, pleine de rebondissement et avec un cliffhanger à couper le souffle.