On pourrait passer le temps de la note sur la photo. On pourrait passer le temps de la note à expliquer la position, les jambes, la tenue, le paysage à droite, les chaussettes, le style de la jupe, il serait facile de tout décortiquer. Depuis que cette rubrique existe je ne me suis jamais autant dévoilée. Se mettre en scène n’est pas facile, la photo que tu inscris en réalité tu viens de la prendre trois fois, puis encore une autre fois car au final tu n’aimes pas la position ou l’éclairage. L’instant figé n’existe pas, il n’existe jamais, du moins il ne trouve pas de résonance dans le virtuel.
On pourrait imaginer que c’est le matin, l’après-midi ou un début de soirée. C’est une fin de journée.
On pourrait imaginer la ville, le pays, l’endroit. Sacramento en Californie.
On pourrait imaginer l’état d’esprit, l’ambiance, le désir. Fatiguée, usée, mais heureuse.
Je suis heureuse de vivre dans les hôtels, je suis heureuse de passer du temps en dehors de chez moi, si je pouvais je passerais ma vie dans les hôtels, c’est un cocon bien chaud et protégé. J’ai cependant une nuance c’est que j’aime vivre dans les hôtels sous condition d’avoir un « chez moi », un endroit, un espace ou je reviendrai toujours, je ne suis pas du signe du cancer pour rien.
On pourrait m’imaginer juste après cette photo. Je n’ai plus de souvenirs. J’ai pris cette photo y’a trois semaines lors d’un de mes déplacements. Je devrais twitter pour le souvenir. C’est l’avantage de l’immédiat.
Le plus important c’est moi, là, ici, demain ailleurs, faut que je bouge, bouger, me déplacer, ne jamais rester figée comme cette photo.