j’aurai voulu être un artiste ou quand la loose est un art de vivre
Avec “Sans arme ni haine ni violence”, on découvre Jean-Paul Rouve réalisateur. Il aurait du directement commencer par là, parce qu’il vaut vraiment le coup. Il n’utilise pas d’artifice ni n’use d’aucun effet de manche. On reste dans l’humain, l’imparfait et le contradictoire.
Albert Spaggiari, auteur du casse de Nice prend la fuite et part en cavale en Amérique du Sud. Il recevra de nombreux journalistes et jouera avec la célébrité. Parmi eux, Rouve imagine le personnage joué par Gilles Lellouche (ça y est je suis amoureuse) qui fini par s’attacher au personnage provoc et drôle qu’il interviewe.
Albert Spaggiari est un mec banal qui a toujours refusé de l’être et c’est sur cet aspect que se concentre Rouve. On découvre une espèce de clown, qui a désespérément besoin d’attirer l’attention mais aussi la sympathie. Il s’invente un monde bling-bling, des cigares, du champagne, une vie de Parrain pour soigner son personnage. En réalité, Spaggari s’emmerde et souffre de l’éloignement ; il n’a plus un kopeck et c’est en définitive sa femme (sublime Alice Taglioni) qui s’occupe de lui. Ancré dans ses rêves d’enfants de pistolet et de gangster il joue au vilain cynique alors qu’il est simplement un looser magnifique. Perdu, seul, amoureux, frimeur, joueur, il est pathétique et attendrissant.
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