Hier matin (heure
française), ce matin (heure argentine), je donnais comme prévu une
conférence sur mes recherches sur José de San Martín
(1), au Museo del Regimiento de Granaderos a Caballo "General
San Martín",
avenida Luis María Campos (Palermo).
Moment
impressionnant que cette causerie privée, en espagnol bien sûr,
puisque les Grenadiers constituent l'escorte présidentielle, donc le
corps militaire le plus prestigieux du pays, et qu'ils sont aussi les
gardiens des reliques les plus précieuses de San Martín :
son cimeterre acheté à Londres en 1811 qui l'a accompagné pendant
toute sa campagne américaine, une feuille de service de l'armée
royale d'Espagne datée de 1809, un chapelet qui lui fut offert par
une religieuse (il se souvenait même de son nom) après la victoire
de Bailén le 19 juillet 1808 (contre l'armée impériale de Joseph
Bonaparte)... Bref, cette caserne que San Martín
n'a pas pu connaître car elle date du XXème
siècle, est néanmoins toute chargée de lui, comme l'est aussi la
Chacra de Pueyrredón
que j'ai pu visiter à San Isidro (Gran Buenos Aires) dimanche
dernier (voir le site de ce musée passionnant).
Il a été fort
émouvant pour la Française que je suis de voir ces officiers, très
occupés, qui plus est, par une journée qui s'annonçait déjà plus
que chargée, s'intéresser de très près aux apports originaux qui
sont les miens (2) à la connaissance du personnage historique qui se
cache derrière le bronze des statues. Appartenant au régiment qu'il
a fondé en 1812 (voir mon article de mercredi dernier, le 4
septembre 2013), ils sont sans doute plus que tout autre sensibles à
celui que fut réellement le premier chef de leur unité, dans sa vie
de chair et d'os, car les exploits d'une guerre d'indépendance ne se
réalisent pas avec des théories, de la pensée abstraite, mais avec
des hommes particulièrement solides de corps et d'esprit et plus les
exploits sont exceptionnels (les siens le furent), plus cela signifie
qu'ils prennent corps avant tout dans la personnalité de l'officier,
dans son histoire individuelle, dans sa manière d'être et de
commander au jour le jour...Or justement, c'est sur cet aspect-là,
bien concret, que portent mes contributions, pour minces qu'elles
soient au regard de l'immense masse d'informations (en espagnol)
rassemblées par des institutions comme le fonds San Martín
aux Archives nationales argentines et l'Instituto Nacional
Sanmartiniano (dont le lien vers le site figure dans la rubrique
Histoire attention terrain miné de la Colonne de droite).
Après les
applaudissements de l'auditoire, dont j'ai été frappée qu'ils
soient aussi spontanés et aussi amicaux, quelle ne fut pas ma
surprise de me voir remettre, par la directrice du musée, ce diplôme
d'honneur, dont je ferai plus tard, en un moment plus tranquille, une
copie scannée de meilleure qualité, et que, sans attendre, je mets
en bonne place sur ce mur des titres à la mode argentine qui
illustre la partie basse de la Colonne de droite.
Il rejoindra également
dans quelques instants ma page Facebook et, dès que mon emploi du
temps m'en laissera le loisir, mon site Internet, sur lequel je
créerai à cette fin une page nouvelle, pour rassembler les trois
diplômes qui m'ont été remis depuis août 2010.
(1) San Martín,
à rebours des conquistadors, Editions du Jasmin, décembre 2013.
(2) à
travers la biographie citée plus haut et à travers son complément
dont j'achève actuellement la rédaction.