En l'occurrence, la plate-forme (montre ?) retenue pour cette expérience pionnière est la "MetaWatch", lancée en 2012 grâce à une campagne de financement participatif sur KickStarter. Une motivation de ce choix, outre sa relative popularité, est qu'elle permet, grâce à son environnement ouvert aux développeurs, d'intégrer facilement des "widgets" externes. Ces derniers sont des mini-modules que le porteur peut "installer" sur l'écran de sa montre pour disposer d'un accès permanent aux informations de son choix.
Dans le cas de StockTwits, ce sont les valeurs (boursières) les plus en vogue sur son réseau social qui seront mise en avant sur son "widget". Bien entendu, il ne s'agit que d'une toute petite partie de l'information offerte par la jeune pousse. Cependant, au vu de l'espace réduit disponible sur l'affichage de la montre (48x48 pixels) et considérant que les interactions possibles sont limitées, il est logique de ne conserver que l'essentiel et cela répond bien à l'esprit d'un écran connecté restant toujours à portée du regard.
Il est encore bien difficile de savoir si le concept de "montre à malices" a la capacité de séduire le grand public (peut-être faudra-t-il attendre l'arrivée de l'iWatch pour cela) mais la démarche de StockTwits esquisse dès maintenant une des nombreuses difficultés que risquent de devoir affronter les institutions financières à court ou moyen terme. En effet, après les "Google Glass" (et leurs premières applications sectorielles), ce nouvel accessoire peut représenter un défi supplémentaire dans l'adaptation des services à l'"informatique sur soi".
Car, là encore, il ne suffira pas de transposer des applications existantes pour espérer réussir la migration. D'un point de vue technique, non seulement la taille minuscule d'affichage sera une contrainte forte de conception mais il faudra aussi prévoir les interactions avec les autres appareils de l'utilisateur (les montres fonctionnent généralement en symbiose avec un smartphone). Et, avant cela, il faudra d'abord identifier les services dont la présence au poignet sera réellement pertinente pour le consommateur.
StockTwits a choisi d'exposer une information de synthèse, qui peut aisément répondre aux besoins de ses plus fidèles clients. L'équivalent pour une banque pourrait être, en première approche, l'affichage du solde de compte courant et du total des dépenses sur carte. La diffusion d'alertes en temps réel pourrait peut-être également se prêter à un portage. Dans une vision plus lointaine, il est évidemment tentant de suggérer (à nouveau) que la contextualisation devra rapidement s'imposer.