Les lecteurs hispanophones et francophones reconnaîtront probablement celle qu'ils nomment respectivement Gerona et Gérone. Si je n'utilise pas le nom espagnol, ce n'est pas pour faire exception à mon habitude d'utiliser les noms dans leur langue locale, mais bien parce que les gens de Girona l'appellent justement Girona, soit son nom Catalan.
Girona est une petite ville à la riche histoire et à la richesse architecturale qui en découle. Son vieux centre-ville est superbement conservé et s'articule autour de deux églises, dont une cathédrale, mais surtout de quartiers aux petites rues médiévales labyrinthiques aussi fascinantes qu'agréables à parcourir. L'ensemble est contenu dans d'anciennes fortifications dont une bonne moitié a survécu.
La vue du balcon de ma chambre d'auberge.
Les gens de Girona qui quittent la ville pour un voyage doivent embrasser le derrière de la lionne de Girona s'ils veulent d'assurer de faire bon voyage et de revenir sains et saufs... et cette légende a fini par déteindre sur tout visiteur désirant un jour revenir à Girona, faisant de cette petite sculpture un des lieux les plus achalandés de la ville.
Le tracé courbe des maisons que l'on pouvait voir sur la première photo de ce billet est dû au tracé de la rivière qui traverse la ville en son centre - et qui donne certaines des plus belles opportunités de photo de Girona par beau temps. Les maisons colorées bordant la rivière sont devenus emblématiques de la ville également.
Comme la ville est sise à flanc de montagne sur le bord de la rivière, plusieurs rues sont en fait des escaliers et zigzaguent ici et là dans la montagne au sommet de laquelle trône la cathédrale et les plus hautes tours des fortifications. Restos et bistros ont su improviser quelques terrasses dans ces charmants escaliers.
Les "bains arabes" de Girona ont ceci de particuliers qu'ils ne sont pas une construction musulmane mais bien l'oeuvre des chrétiens (du 12e siècle), qui ont imité les bains typiques érigés dans les califats d'Al Andalus. Ils ont été utilisés jusqu'au 15e siècle avant de changer de fonction jusqu'à abriter un couvent de capucines, puis de devenir un lieu historique au début du 20e siècle.
La ville étant un mélange de rues étroites et d'escaliers, il n'est pas rare d'y voir arches et passages - voir tunnels quasi secrets - donnant accès à certaines places et parties des plus vieux quartiers. Les angles très aigus - ou très obtus - sont aussi légion, l'ensemble formant un mélange d'où émane le charme médiéval de Girona.
Quelques exemples de portes, arches, escaliers et étroits passages de Bari Vell, le plus vieux quartier de la ville.
Une balade sur les fortifications restantes permet d'apprécier de splendides vues de la ville. Parmi les nombreux détails sur cette photo, on remarquera l'arche mudéjar (centre-droite), dont l'alternance de couleurs rappelle les arches musulmanes de la Mezquita de Cordoba.
Cathédrale de Girona, une affaire assez austère qui remonte au 12e siècle mais qui a été retravaillé au 18e. Son unique nef est particulièrement spectaculaire par sa largeur - incroyable pour l'époque de sa construction - et par son plafond en ogives en trois sections assez ingénieux pour soutenir une telle largeur sans colonnes.
Suze dans les rues de Bari Vell. Bien que la ville comporte plusieurs lieux d'intérêts touristiques - et beaucoup de touristes venus des stations balnéaires de la Costa pour les visiter - c'est surtout ses rues et son architecture qui ont su capter mon attention et mon intérêt, de même que la stimulante culture catalane, et ses manifestations politiques évidentes en ces temps animés.
Je vous laisse sur deux vues captées sur la rivière Onyar. Sur celle-ci, on voit un des ponts emblématiques de la ville, le pont de fer, construit par la compagnie Eiffel en 1877.
Et celle-là est une vue de la rivière et de la cathédrale, captée du pont de fer.
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