Présence médiatique importante, bons chiffres économiques, règlements de compte à Marseille et tensions internationales autour de la Syrie : ce mois d’août fut-il positif pour le sommet de l’Etat ?
Le baromètre Harris Interactive / Délits d’Opinion est allé interroger les Français en cette fin d’été.
François Hollande : de bonnes qualités personnelles et un bon pis-aller
Le Président de la République capitalise toujours sur de nombreuses qualités personnelles perçues : honnêteté et intégrité sont ainsi toujours régulièrement mises en avant.
Également attribuées au chef de l’exécutif des qualités qui évaluent un positionnement à plus long-terme (constance, stabilité, fiabilité…). Celles-ci pourraient laisser penser que le maintien de sa ligne concernant son plan de redressement de l’économie, voire ses projections de la France en 2025, commenceraient à porter leurs fruits.
Avant d’inverser la courbe d’évolution du chômage, le Président de la République est peut-être en train d’inverser l’évolution de sa courbe de popularité. En effet Jean-Daniel Levy, Directeur du Département Politique & Opinion de l’Institut Harris Interactive, précise ainsi : « François Hollande solidifie son cœur électoral. Et que le creux qu’il avait connu en avril se résorbe depuis. Aujourd’hui plus de 90% des sympathisants socialistes lui accordent leur confiance. De même l’érosion auprès des sympathisants du Front de Gauche semble enraillée. » Serait-ce le début d’un franc redressement de sa popularité ?
En outre, les Français lui accordant leur confiance considèrent qu’il serait finalement difficile de trouver mieux. Réside ainsi l’idée qu’empêtrés dans une crise mondiale qui nous dépasse, même si France Hollande n’est pas parfait, « un autre ne ferait pas mieux ». A noter également une pointe d’optimisme qui semble se dessiner progressivement quant à l’avenir économique de la France. Une partie, encore faible et largement minoritaire mais en croissance régulière, semble ainsi vouloir se montrer patiente et se rallier à la théorie du « demain ça ira mieux ».
Pour ses détracteurs, des promesses non tenues et un matraquage fiscal
Le chemin semble néanmoins encore long pour remonter la pente de la défiance. Parmi ses détracteurs, encore majoritaires, les critiques pleuvent, se concentrant essentiellement autour de promesses non tenues et de hausses massives d’impôts : « ne tient pas ses promesses de campagne… lors de la campagne il a « omis » de dire certaines choses qu’il ferait… ».
Restent également des critiques relatives à ses qualités personnelles : il est ainsi perçu par cette frange de la population comme « mou » et d’une stature insuffisante face aux formidables défis à relever.
Enfin, un certain manque de courage politique lui est adressé, une partie des Français estimant que François Hollande se cache derrière des hausses d’impôt afin de mieux occulter les réformes les plus délicates : « il ne va jamais au bout de ses réformes, il taxe toujours la même catégorie de personnes, il ne touche jamais les régimes spéciaux (normal c’est son électorat) »
Jean-Marc Ayrault : un Premier ministre dans l’ombre de son Président
Jean-Marc Ayrault ne capitalise que très peu sur sa personne et, serait-on tenté de dire, sur son « identité propre ». Au mieux les compliments adressés par nos compatriotes lui accordant leur confiance, renvoient à des qualités déjà citées dans la continuité du crédit accordé à François Hollande : « persévérance, honnêteté, pragmatique, calme, travailleur, sérieux… même réponse que pour le président… pareil que pour Hollande… »
L’une de ses forces consiste ainsi justement en sa « hollando-compatibilité » : plus que l’homme, c’est surtout son binôme avec le président qui est salué. « l’ombre du Président, Fidèle à François Hollande, Il aide de son mieux le Président, il a la confiance du Président, en parfait accord avec le Président ».
Tout au plus peut-il capitaliser, légèrement, sur son parcours à Nantes et par l’image d’un homme relativement désintéressé : « ce qu’il a fait à Nantes est une réussite, le travail qu’il a fait dans sa région est remarquable, Il a déjà montré ce qu’il savait faire dans sa ville de Nantes, il est discret et ne parait pas du tout « carriériste », il tente d’ appliquer les choix que le Président a souhaité, là aussi malgré les sondages, et cela sans ambition personnelle ce que n’ont pas fait les précédents premiers ministres. »
La critique adressée par les personnes qui lui font confiance renvoie ainsi également à celle soulignée précédemment à l’encontre du Président de la République : la nécessité de faire avec. « Hollande / Ayrault, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Bien obligé de leur faire confiance en attendant les prochaines élections, c’est pas pire qu’avant ! Même raison que pour Hollande : malgré un environnement difficile, il ne s’en sort pas si mal, c’est toujours « moins pire » que ce que nous avons ces dix dernières années, surtout les cinq dernières »
Un Premier ministre pas au niveau…
Si les compliments sont discrets, les critiques émanant de ses détracteurs sont pour le moins libérées. Au menu, un Premier ministre globalement pas au niveau, plus à l’aise pour exécuter les consignes du Président que pour prendre la dimension du poste : « Insipide, sans relief, il n’a pas la dimension du poste. C’est le port- coton de Hollande »
Lui est généralement reproché un manque d’impact sur les dossiers, tant sur la scène nationale qu’internationale : « aucun courage pour faire les réformes nécessaires, il faut prendre les problèmes à bras le corps, aucune connaissance de l’international, ridicule à l’international ! »
A l’instar de ses qualités reconnues, ses défauts perçus renvoient également à ceux de François Hollande : « Même chose que pour son patron, Il est à l’image de son président…mou,faible, incapable, il ne vaut pas mieux que son , Le zéro idéal pour accompagner Hollandouille »