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Nullarbor de David Fauquemberg (2007)

Par Deslivres.fr
Conseil de lecture: Nullarbor de David Fauquemberg (2007)Ecrivain et traducteur, David Fauquemberg a 34 ans. En 1998, il enseigne quelques mois la philosphie avant de prendre la tangente.
Il part en Australie pendant plus de deux ans. Un périple tragique dans l'ouest australien lui a inspiré son premier récit Nullarbor.
De retour en France, il devient critique de théâtre, auteur de guides chez Gallimard et Dakota, et enfin traducteur littéraire – notamment James Meek.
Il travaille actuellement sur un second roman, qui se déroule à Cuba et dont le thème central est la boxe.
Nullarbor est un récit de voyage.
Et voilà qu'on vous l'offre. Merci bien.
Si c'est pour regarder rouler les grosses vagues enveloppantes des plages australiennes, si c'est pour voir des kangourous regarder des surfeurs, merci bien.
Laissons s'écraser les grosses vagues bleues, se ramasser les hommes en combinaison et remercions David Fauquemberg pour ce voyage imprévu.
Après deux années passées à Melbourne, « fauché, la rage au ventre », le narrateur s'en va vers l'Ouest, traverse la Nullarbor, la « plaine sans arbre », direction Perth, puis Fremantle, Broome, Wreck Point.
Nullarbor est un récit captivant.
Aux premiers pas, la narration est simple. Mais ce n'est qu'apparence. Certes, les phrases brèves et le passé composé rendent le pas tranquille.
Le narrateur va de rencontre en rencontre, avec Adam, personnage déroutant, dans sa vieille guimbarde qui manque de rendre l'âme d'un moment à l'autre, avec des voyageurs surgis de nulle part et allant je ne sais où, avec Bruce, Curt et Greta, aux côtés desquels le narrateur, lors d'une pêche aux thons, devient témoin d'un carnage écoeurant. Puis on avance et on se rend compte que la violence sourd. Les dangers grondent que ce soit dans la mer, dans les terres ou dans la lagune où serpents et crocodiles se cachent. Nullarbor est le récit d'un enlisement. Pourtant l'homme s'y risque. Mais comme il a du mal à agir sans causer, il cause.
Et c'est certainement là qu'est la force de ce récit : dans la gouaille des conversations improvisées et des histoires racontées mêlée à la clarté des très belles descriptions. La parole agit comme un charme et nous happe comme savent le faire les contes.
Gare ! à peine est-on arrivé sur la frontière de l'Australie-Occidentale avec Adam qu'il est trop tard , on est pris.
David Fauquemberg est un narrateur discret et pudique, un gars qui ne parle pas de lui et qui mérite d'être rencontré à la lecture de ce très beau livre.

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