L'avantage de travailler en ville et de faire tous mes déplacements à pied, c'est que je vois les choses différemment. J'ai une vision de piéton qui n'est pas celle des conducteurs, je connais bien ma commune et surtout, je vois tout ce qui en fait le charme. Je croise des limaces et des escargots, je vois des rats, des lapins, des grenouilles, des cygnes, des poules d'eau, des chats, des chiens. Je parle seule, à la nature ou aux élémetns qui se déchainent. Je sens venir la pluie, j'ai chaud, j'ai froid. Je m'arrête souvent pour faire une photo, pour sentir et essayer de reconnaitre une odeur. Je marche dans l'herbe mouillée, je cueille des fleurs que j'accroche à ma boutonnière ou je me fais des bouquets de pissenlits et de coquelicots comme quand j'étais petite. Je saute comme une enfant dans des flaques d'eau, je cours après le bus, je chante à tue tête ou avec mes écouteurs sur les oreilles...
En ce moment ce que j'aime par dessus tout, c'est quand je rentre vers 20h, avec le soleil couchant en longeant le lac. Je me dis qu'avant la fin de la semaine, je ferai comme ce monsieur croisé il y a 15 jours : j'irai me coucher dans l'herbe, je sentirai la brise sur mon visage, je détacherai mes cheveux, j'enlèverai mes chaussures et j'attendrai que le soleil se couche en respirant profondément et en savourant ce moment...