Pas vraiment alléché par "Le Corbeau et le Pouvoir"...

Publié le 06 septembre 2013 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

Au Lucernaire, quatre jeunes comédiens s'évertuent à rendre passionnant un texte à la dramaturgie on ne peut plus linéaire et sans enjeu véritable, évoquant les relations exécrables entretenues par Colbert et La Fontaine. Pour ne rien vous cacher, nous nous ennuyâmes quelque peu...

Signé Jacques Forgeas, "Le Corbeau et le Pouvoir" met d'abord en scène Racine, Molière et La Fontaine célébrant dans une auberge, masqués en animaux, la publication des fables de ce dernier. Tous trois parlent de leurs ouvrages en cours. L'auteur esquisse avec une certaine malice des personnages "raccords" avec leurs écrits. Les fait échanger et débattre sur leur façon de travailler et d'envisager leur art. Racine à décider de se mettre à la comédie, Molière le conseille... C'est plutôt sympathique. Les clins d'oeil font sourire. On se dit que la soirée ne sera pas mauvaise. 

Et puis arrive Colbert, ennemi juré de La Fontaine qui s'est vu privé de subventions par le ministre car refusant la censure du pouvoir. S'ensuit un affrontement politico-artistique longuet, manquant sérieusement d'éclat, auquel seuls les passionnés d'histoire, ou plutôt les férus de Colbert trouveront un intérêt. Et tandis que Racine cuvera son vin endormi au fond du plateau, Molière tentera de rapprocher les deux hommes, les dirigeant comme des acteurs (ouh la fausse bonne idée !), sans résultat probant... "Tout ça pour ça ?", a-t-on envie de demander au terme d'une heure dix de bavardage.

Nous n'avons pas non plus été transportés par l'interprétation de Baptiste Caillaud, Clovis Foin,Pierre Marie Poirier, et Bartolomew Boutellis, chacun manquant d'assurance ou surjouant légèrement.

Aussi, des masques originaux et séduisants, réalisés en papier blanc tendu sur des arceaux, d'élégants costumes contemporains, ainsi qu'une scénographie discrète mais propre (de gros livres empilés) n'auront suffit à inverser le cours d'une soirée gentiment orchestrée par Sébastien Grall, hélas disparu en juillet dernier, à qui nous devons notamment le successful "Hitch". 

Jusqu'au 26 octobre.

Mais rien d'obligatoire...

Photo Daniel Michau